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COUPE DU MONDE, LE FOOTBALL, ENTRE CULTURE SPORTIVE ET UNE CULTURE DE GUERRE

Aujourd’hui, il n’est pas étonnant, quand on évoque le patriotisme, notre premier réflexe nous renvoie à l’armée et l’engagement militaire. Quand bien même, cela s’avère vrai, mais le patriotisme, dans l’imaginaire collectif, s’entend comme un sentiment d’appartenance, d’attachement à travers lequel un citoyen est lié à son pays. Les équipes nationales présentes à Doha, par le comportement héroïque des joueurs, forment des contingents de soldats en pleine mission, défendant l’intégrité de leur territoire national, à l’image des cantonnements des troupes à la frontière.

Mais est-ce à dire qu’il y a dans la pratique sportive une « culture de guerre » ? Selon Julien Sorez*  » l’invention d’un langage sportif de guerre est confortée par une histoire culturelle de la Première Guerre mondiale, à un tournant majeur de la place du football dans la société française ». Poursuivant, « la constitution de cette culture spécifique à partir de l’étude du football durant la Grande Guerre prend forme avec les récits de matchs de poilus et l’évocation de la mobilisation des footballeurs et des dirigeants de l’arrière pour la guerre ».

En se référant au lexique du football, l’on est en droit de constater et de faire constater qu’une similitude de mots et d’expressions contraste effectivement avec des termes identiques utilisés dans le jargon militaire : appel, armer, attaque-défense, charger, couverture, démarquage, écran, front, intervalle, ligne, obstruction, ouverture, zone, etc. Sur les terrains de football, quoique minés par des pièges, oeuvres des entraineurs, les équipes adverses se livrent à un combat acharné, chacune prête à assommer son adversaire, bien entendu sous la conduite des capitaines rivaux. Tels des militaires sous les drapeaux en service commandé, dopés par leur hymne national !

* Julien Sorez, « Le football français et la Grande Guerre : une pratique sportive à l’épreuve du feu [Dans Matériaux pour l’histoire de notre temps 2012/2 (N° 106), pages 11 à 19]

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