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LES AFRICAINS EXORCISENT LEURS DEMONS SECURITAIRES A DAKAR

Terrorisme, coups d’états répétitifs dans le sahel, crises économiques…toutes ces problématiques ont fait l’objet d’intenses discussions hier lors de la cérémonie officielle de la huitième édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Le président Macky Sall et ses hôtes ainsi que les experts et spécialistes en sécurité ont fait le tour de ces questions.

Tous les décideurs africains sont manifestement d’accord avec le savant Cheikh Anta Diop : la sécurité précède le développement. L’ouverture du Forum de Dakar sur la Sécurité et la Paix a été une occasion hier pour les décideurs africains de passer en revue toutes les problématiques sécuritaires qui assaillent le continent à commencer par le Sahel où le fléau du terrorisme vient se greffer aux coups d’Etats répétitifs dans l’Ouest du continent. Pour le Président Macky Sall et non moins président en exercice de l’UA, qui animait un panel, l’Afrique est à la croisée des chemins. «Mais sur les causes, il y a ces changements inconstitutionnels qui peuvent être des coups d’Etats militaires mais aussi des changements provoqués de l’intérieur. Et tout cela constitue des facteurs sur lesquels on doit travailler pour assurer la stabilité des pays qui est le gage pour une sécurité de l’Afrique», a déclaré le Président Sall avant d’indiquer que la sécurité est devenue un intrant important pour le développement de l’Afrique.

 «L’AFRIQUE NE DOIT PAS ETRE LE BERCEAU QUI VA ACCUEILLIR ET ENTRETENIR LE TERRORISME INTERNATIONAL»

Devant plusieurs participants venus de divers pays pour prendre part à ce Forum devenu visibement incontournable dans la recherche de paix dans le Sahel, le Président Macky Sall est monté au créneau souligner que l’Afrique ne doit pas être le ventre mou du djihadisme. «L’Afrique ne doit pas être le berceau qui va accueillir et entretenir le terrorisme international», clame-t-il. Très en verve, il a attiré l’attention de ses hôtes sur le fait que le continent doit refuser de servir de relais aux ingérences étrangères. «Ce qui participe à fragiliser les États africains et à rendre inefficaces les actions des institutions régionales», s’insurge-t-il avant de prôner : «Il faut apaiser les espaces politiques nationaux par la promotion du dialogue et de la concertation». Abondant dans le même sens, Mignane Diouf du Forum Social Mondial estime que ce Forum se tient dans un contexte très tendu dans la sous-région de l’Afrique. «Au Burkina Faso, il y a eu un deuxième coup d’Etat, le Mali est dans les mêmes travers mais aussi on continue à voir des jeunes africains prendre la route du Sahel, dont certains les mouvements liés au terrorisme ; d’autres prennent la route de la mer», affirme l’altermondialiste.

 «LE SENEGAL NE DOIT PAS DORMIR SUR SES LAURIERS SUR LE PLAN SECURITAIRE»

Selon Mignane Diouf, il est devenu nécessaire et urgent de voir comment bâtir un contexte de stabilité.  »Nous sommes dans un contexte marqué par les dynamiques d’insécurité, de mouvements de population, de coups d’États à répétition alors que nous avons pensé qu’il nous faut des Etats démocratiques, de régimes civils mais qui conduisent des schémas de développement durable », déclare M. Diouf qui pense que les causes endogènes et exogènes doivent être analysées si l’Afrique veut des états africains stables. Soulignant dans la foulée que si ces pays ignorentles aspects de la bonne gouvernance, ils ouvrentla porte à toutes les formes de vices d’instabilité, des querelles et des mouvements inutiles ; et cela aboutit à des coups d’États, facilitant la voie à nos ennemis d’entrer facilement dans nos territoires et de créer le chaos. Tout en louant en outre la vieille démocratie panafricaine du Sénégal, il note toutefois que le Sénégal ne doit pas dormir sur ses lauriers. «À un moment, le Burkina Faso était stable et actuellement, il est dans le chaos. Donc le Sénégal doit travailler à consolider la paix etla sécurité et refuser d’ouvrir des brèches à certains groupes et réseaux pour entrer dans le pays», prévient cette même éminence de la société sénégalaise et africaine, non sans affirmer que le Sénégal n’est pas totalement à l’abri de ces problèmes liés au terrorisme. Le ministre saoudien des Affaires étrangères qui a rehaussé cet événement de sa présence a invité les pays africains à compter sur eux-mêmes. «Il faut autonomiser les nations africaines», prône le diplomate. Pour sa part, le président du Cap-Verttrouve que cette situation d’insécurité n’est pas une fatalité et que l’Afrique peut compter sur elle-même. Pour la secrétaire au développement de la France, son pays reste engagé pour la lutte contre le terrorisme aux côtés des Africains. «Aujourd’hui, nous ne voulons pas d’une politique de substitution, sinon nous risquons d’être comptables de nos échecs», dit-elle.

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