ACTUALITES

ENTRE DOUTES ET ESPOIRS

Sans être convaincants comme on l´aurait souhaité, les « Lions » du Sénégal arrivent à s´en sortir tant bien que mal. Les dernières rencontres ont laissé un gout d´inachevé avec ce sentiment de manque de maitrise qui interpelle. Champion d´Afrique en titre et porteur d´espoirs panafricains au mondial, le Sénégal doit faire preuve de plus de sérénité en s´appuyant sur un meilleur collectif. Cela passe par une défense mieux articulée mais aussi par un jeu plus équilibré dans son animation autant offensive que défensive.

Lors des derniers matchs, sur le plan défensif, l´équipe a été performante avec peu de buts concédés. Mais, en observant le profil des adversaires, il n´y a pas motifs à tirer des satisfactions. Contre l´Iran, seule équipe qualifiée pour la Coupe du monde parmi nos récents adversaires, la défense a montré quelques signes d´inquiétude notamment sur les côtés. Véloces bien qu’un peu brouillons, les Iraniens sont parvenus à inquiéter la défense sénégalaise sur quelques incursions dans le dos des défenseurs latéraux en général mais aussi sur les coups de pied arrêtés.

Défensivement, avec quatre unités, le danger devrait être moins constant dans l´arrière garde des « Lions ». Surtout que celle-ci bénéficie d´une avant-garde composée en réalité de trois autres unités. Nos milieux de terrains (Mendy, Guèye Idrissa, Ciss et Sarr) étant pour la majorité de vocation défensive. Après l´expérimentation d´une défense à trois très peu concluante, Aliou Cisse est naturellement revenu à une défense à quatre, gage de sécurité et plus facilement assimilable pour de nombreux de joueurs. Même si beaucoup de techniciens sont d´avis que le Sénégal est bien armé pour jouer avec ce système avec des latéraux ultra offensifs (Sabaly, Ciss et Jakobs). La défense étant une affaire qui implique toute l´équipe et par conséquent nécessite énormément d´efforts, il nécessite d´avoir des joueurs de devant concentrés et très appliqués dans le repositionnement dès la perte du ballon.

Le système de jeu propose par « El tactico » est une option intéressante si l´on s´en tient aux profils de nos joueurs mais aussi aux constantes qui font le collectif d´une équipe de football. Avec trois milieux de terrains en pyramide inverse l´équilibre est mieux garantie. Des rampes de lancement comme Idrissa, Kouyate, Matar ou Pape Gueye assurent davantage les compensations au niveau de la latéralité en même temps qu´ils offrent une première barrière défensive.

Si pendant la Coupe du monde, il existe des inquiétudes légitimes concernant les états de formes disparates des uns et des autres, cela peut être compensé par une intelligence de jeu, un niveau d´engagement que nécessite une Coupe du monde et une meilleure concentration sur les deuxièmes ballons sources de bon nombre de situations dangereuses.

Concernant les coups de pieds défensifs, particulièrement Kalidou, Diallo et Kouyaté, ils doivent faire preuve de plus de personnalité et s´imposer davantage dans les duels. Idrissa et Mendy ou Pathé Ciss se chargeant de bien négocier les deuxièmes ballons et mettre sur orbite les flèches de devant Sadio, Sarr et Seck.

De l´animation du jeu

La relation Sadio-Ciss est un parfait exemple d´animation latéral du côté gauche des poulains de Aliou. Leurs coordinations reposent principalement sur des combinaisons faites de remises et de passes en profondeurs dans le dos de la défense. Choses qui peuvent être très utiles lors des matchs contre les Pays-Bas et l´Equateur qui disposent de défenseurs centraux costaux affichant une certaine lenteur à la réaction comme Van Dick, De Light d´une part et Porozzo et Hincapie de l´autre.

A droite, l´assurance n´est pas sans risque. Sabaly est un cheval fou qui fonce tête baissée mais, compense ses lacunes par une qualité de centre notoire dont malheureusement l´équipe profite rarement. Ce serait l´idéal si le coach arrivait à canaliser son trop plein d´énergie pour les taches défensives. Le caractère soliste de Ismaila Sarr rend difficile sa relation avec Sabaly dans l´animation du côté droit de la défense. A défaut de coordinations affinées entre les deux, Aliou doit trouver le juste équilibre en apportant des variantes dans lesquelles les deux peuvent se trouver.

Tactiquement, Aliou reste dans des options souvent frileuses. Il doit apprendre à s´adapter aux circonstances du match, mieux lire les possibilités offertes par l´adversaire mais aussi savoir fermer les portes quand il le faut. Pendant la coupe d´Afrique, la gestion des temps forts et faibles n´a pas été un modèle. Quand on a l´occasion de tuer un match, il faut le faire. Mais, dans cette équipe, on se contente du minimum. S´il est vrai que dans certaines oppositions, il faut rester vigilant et attentif derrière – option éventuelle contre les Pays-Bas- dans d´autres –Equateur et Qatar- il faut se lâcher en faisant jouer notre sentinelle devant la défense un cran plus haut

Depuis longtemps, le Sénégal n´a pas marqué sur coup de pieds arrêté cela devient récurent. La réussite sur les balles arrêtées résulte d´un travail bien élaboré, spécifique avec des variantes et de l´implication des joueurs de grandes taille et ce n´est pas ce qui manque à cette équipe. Dans certaines situations notamment en fin de match au gré du score des joueurs comme Pape Abdou Cisse ou Abdoulaye Seck –s´il est dans le groupe- dont le jeu de tête est une qualité peuvent avoir leur mot à dire. Les balles arrêtées demandent de l´engagement, de la détermination, le sacrifice, une concentration maximale. Bien négociées, elles peuvent être sources de beaucoup de satisfactions.

Le talon d’Achille de cette équipe s´avère être le poste d´avant- centre. Si Bamba Dieng a des qualités de vitesse et de percussions, il est désavantagé par son physique devant des défenseurs de haute stature. Famara Diédhiou comme Boulaye trainent un boulet au pied et manquent cruellement de vitesse comparativement aux autres attaquants. Illiman Ndiaye offre des possibilités intéressantes compte tenu de son niveau technique au-dessus de la moyenne mais, aura-t-il les repères nécessaires par rapport au jeu de ses coéquipiers d´attaque. Nicholas Jacckson étant plus une solution sur les côtés, son véritable poste. Là, se pose le problème d´un éventuel retour de Mbaye Niang en net regain de forme avec son club.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page