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RETOUR SUR LE GAMMU ANNUEL DE LA DAAHIRATUL TAL ATUL HAQ

Ce samedi 24 décembre 2022, la Citée Commico de la commune de Yëmbël s’est délectée de psalmodies à l’honneur du Prophète Mohamed PSL, de Cheikh Ahmed Tijaani (Qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de Cheikh Seydi Elhadj Malick Sy (Paix à son âme). Gàmmu annuel de la Daahiratul Tal Atul Hàq oblige.

L’arrivée du tandem Cheikh Mohamed Diop At Tijaani « Sàng bi » et Cheikh Abdul Hamid Sarr « Muhiidiin » a ressemblé aux cérémonials hollywoodiens. Poésie des lieux : décorum princier, harmonie des couleurs et tapis rouge dans un environnement à l’éclat vif et berçant l’ouïe de l’assistance de chants à la gloire du Phénix du Maghreb. 

La ferveur montante annonçait l’instant capital nous rappelant l’arrivée du Prophète PSL et son fidèle compagnon Abubakrin Sadiiq à Médine la Sainte. Comme signe de continuité de l’islam que constitue la Tijanya, le refrain Talaa’aalal badru fit place à celui de Abul Àbbaas Cheikhu Tiijaan. Le moment est grave. Cheikhu Tiijaan est délicieux. Il sent bon. Il est beau. Plus que de simples mots, son état civil soulage les maux, contente le malheureux, rassasie l’affamé, désaltère l’assoiffée, réveille l’endormi, égaye le mélancolique et consacre le méritant. Ses flux ramènent les égarés sur le droit chemin, sa voie est débroussaillée de toutes embûches. Sa voix céleste vibre au tréfonds de l’âme de l’aspirant. Par sa quiddité mactomienne, il est le garant de l’équilibre cosmique. L’univers tout entier s’est construit par son intermédiaire selon Elhadj Malick Sy Djamil de Paris (Cf poème Tidjani, mon amour, paragraphe 3, lignes 10 et 11 ; https://www.asfiyahi.org/TIDJANI–MON-AMOUR_a4121.html).

Indéniablement, l’écume des vagues se constate. L’utile se joint à l’agréable d’autant plus que nécessité fait loi. Aux grands seigneurs, les grands honneurs. C’est le moment de l’hommage à l’infatigable défenseur de l’Islam et de la Tijanya, en l’occurrence Mawlaayaa Cheikh Abdul Hamiid SAAR qui, comme à son habitude, délivre un cours magistral alliant nombre de champs de connaissances : jurisprudence, histoire, gnose, fiq de la Tijanya… Révélation de taille venant de lui : Cheikh Umar est le parrain de Sang bi Jóob. Ce système de parrainage dans le Royaume divin est gage de grande ouverture. Sa mission, il en eut entre autres confirmations de validation, bien des années après l’entame, à travers un rêve à Ceenéen, dans le Jolof. Le natif de Halwaar s’y retrouve dans une chambre, affamé et s’y voyant nourri par son filleul. Morale de l’histoire : une absence notoire de Cheikhu Umar dans les causeries de la voie. Rendons donc à César ce qui lui appartient, ce vade-mecum de la confrérie, annonciateur des symboles du Serignat en terre sénégalaise. Sa mise sous silence a corrodé nombre de foyers religieux.

Réhabiliter Cheikh Umar demeure ainsi une mission de salut public dans cette Tijanya plus que jamais en proie à toutes sortes d’attaques autant dehors que dedans. 

Le défi de l’époque pour la jeunesse Maalikit demeure un retour dans les assemblées de wazifa selon l’enseignement de Sëriñ Aadama Kan : « Jamonoy Séydil Haaji Maalig, kenn ñemewul jéggi mbalaanu wazifa. Ñaan wérd ak ñàkk a ñaan wérd a ci yem. » et Paab Bachiir Ñaŋ, fils de Soxna Faatumata SI bint Safyétu Ñaŋ de raconter qu’un jour, alors qu’il était à bas âge, il manqua une assemblée de wazifa. De retour à la chambre de son grand-père où il vécut en sa compagnie pendant des années, il l’informa de son omission du jour et ce dernier s’attela à l’y accompagner autour du Mbalaan. Autant d’anecdotes pour rétablir la vérité sur une prétendue réserve de Mawdo à voir les jeunes s’adonner à ce rituel quotidien que racontent fabulateurs, diffamateurs et autres suppôts de santan.

Boroom Njàrnde a de quoi être fier de cet intraitable défenseur de sa cause, ce modèle de disciple achevé qui a sacrifié sa vie sous l’autel de la préservation du legs des illustres devanciers.

Il se dégage une complicité on ne peut plus visible entre les deux guides au service de l’idéal de la Charia et de la Sunnah de même qu’une réciproque générosité chevaleresque qui nous rappelle ce marqueur historique qu’a constitué la nature des relations entre les premiers compagnons du meilleur des créatures. Relations empreintes de cordialité.

Dès l’entrée de la tente, une dichotomie des deux sexes est rigoureusement observée et scrupuleusement respectée par organisateurs et visiteurs.

La 12e édition du Gàmmu de la Daahiratul Tal Atul Hàq a vécu. La moisson a été fructueuse telle une véritable fête des âmes. Nos félicitations aux organisateurs en tête de qui se trouve le Président Baabakar Ndoom.

Voilà une communauté soufie dont la conduite s’apprécie à l’aune de cette propension quasi-obsessionnelle à assurer les cinq prières canoniques à la mosquée et à remplir les assemblées de wazifa d’aurore et de crépuscule.

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