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«LA CONCENTRATION ET LA DETERMINATION VONT FAIRE LA DIFFERENCE FACE A L’EQUATEUR»

Après la «finale» perdue face aux Pays-Bas, le 21 novembre dernier, les Lions du Sénégal ont remporté leur deuxième «finale» devant le pays hôte, le Qatar, éliminé de sa compétition hier, vendredi 25 novembre. Mardi prochain 29 novembre, le Sénégal va livrer sa troisième et dernière «finale» de la poule A. Certainement la plus importante parce que les Lions doivent impérativement s’imposer devant une surprenante équipe de l’Equateur qui caracole en tête du groupe avec 3 points +1 en égalité parfaite avec la Hollande. Pour y arriver, Aliou Cissé plaide pour la concentration et la détermination.

Coach, quelle analyse faites-vous du match après la victoire (3-1) face au Qatar ?

On a joué un match décisif comme on s’y attendait, dans la mesure où les deux équipes avaient perdu leur première rencontre. En première mi-temps, on a plutôt géré avec une bonne circulation de la balle. On aurait pu marquer plus d’un but. En seconde période, le deuxième but qu’on a pu mettre tôt nous a un peu soulagé. A 2-0, on croyait que le travail était fait. Malheureusement, on a pris un but derrière. Je suis très satisfait des garçons, notamment de la prestation d’Edouard Mendy qui a pu nous maintenir longtemps dans ce match.

Va-t-on vers la redistribution des cartes sur la ligne offensive après la prestation d’Ilimane Ndiaye qui a libéré les siens ?

Mes garçons qui sont rentrés on fait leur travail. Je ne m’attendais pas mieux que ça. On a constitué un groupe homogène, équilibré où n’importe qui peut avoir sa chance de jouer. Ce qui est important à mon avis, c’est que le football est un jeu collectif. Aujourd’hui, on a gagné collectivement et lundi dernier on a perdu collectivement. Si on a gagné aujourd’hui, c’est parce que les garçons qui ont démarré la rencontre ont fait du bon boulot et d’autres qui sont rentrés ont continué le travail et c’est ce que j’attends de ce groupe là. Les individualités ne sont pas importantes. Aujourd’hui, c’est le collectif qui a gagné.

Comment avez-vous constitué votre équipe sans Sadio Mané ?

 Il est difficile de remplacer un joueur du calibre de Sadio Mané. Et, comme je l’ai dit, une équipe de football aussi c’est le collectif et collectivement, on a pu revoir notre niveau. Ce qui est intéressant, c’est ce que j’attends des joueurs. Tout entraineur aimerait que son équipe joue collectivement et avec beaucoup de passion mais en réalité, Sadio Mané reste ce qu’il est.

 Etes-vous satisfait après avoir gagné ce match ?

 En 2018, nous avons gagné contre la Pologne mais on s’est éliminés par la suite. Aujourd’hui, je suis satisfait mais ce n’est pas une fin en soi. Notre objectif, c’est de sortir de ce groupe là. Chaque match est une finale pour nous. Et, comme nous l’avons fait aujourd’hui et comme nous l’avons fait contre Hollande même si nous n’avons pas été chers payés. Gagner ce match là, donne un sens à notre travail et motive les garçons à travailler. On a de la satisfaction, on en profite mais ça ne va pas durer longtemps parce que l’Equateur nous attend.

Au delà du résultat, qu’est-ce qui pourrait vous aider face à l’Equateur ?

Je dirai plutôt la concentration. A part le but que nous avons pris et qui me gène un peu, je pense que la concentration et la détermination vont faire la différence. Ça été compliqué mais les grandes équipes sont capables de se remobiliser pour repartir. En quatre jours, ça été court mais on a pu répondre et mobiliser la troupe ce qui nous a permis de faire quelque chose. Il faut qu’on continue comme ça. Une autre paire de manche nous attend face à l’Equateur. On va récupérer et mettre encore des ingrédients pour faire face au défi physique afin qu’on sorte de ce groupe là.

Est-ce à dire que les deux attaquants que vous avez lancés, ont fait la différence ?

C’est vrai que, quand vous avez envie de marquer des buts il faut mettre un peu plus d’attaquants. Comme Boulaye Dia ou Famara Diédhiou, ils ont beaucoup impacté dans la défense du Qatar. Leur comportement a pu créer des espaces au milieu de terrain et aux latéraux qui sont sortis de leurs flancs pour mettre des centres dans la surface de récupération adverse. Pour marquer des buts, il ne suffit pas de tourner autour du bloc. En un moment donné, il faut être dans les zones décisives. Le football, c’est deux zones. Une surface de réparation ou il faut bien défendre et une autre surface de préparation où il faut marquer des buts. Et si on n’est pas là, on ne marquera pas. C’est pourquoi j’ai décidé d’amener un attaquant supplémentaire pour marquer ce but et j‘en suis très satisfait».

A défaut de remplacer Sadio Mané, pouvons nous s’attendre à voir Ilimane Ndiaye prendre plus de responsabilité pour l’apport offensif ?

Je le dis et je le répète, le football est un jeu collectif. Ce n’est pas seulement des individualités. Je connais très bien les qualités d’Ilimane Ndiaye, Bamba Dieng et tous les garçons qui sont ici c’est pourquoi je les ai fait venir dans l’équipe nationale du Sénégal. C’est le collectif qui est important. Maintenant, la Hollande reste différente du Qatar avec tout le respect que j’ai pour ce pays. Et, nous aussi, étions dos au mur et nous voulons aussi gagner. Sur le plan tactique, on a essayé de jouer sur un 4-4- 2 alors qu’on était en 4-3-3 ou en 4-5-1 contre la Hollande. Les matchs se suivent mais ne se ressemblent pas. Chaque entraîneur prépare son équipe en essayant de se caler par rapport à ce que l’adversaire peut faire. On vous a senti furieux après le but concédé par le Sénégal.

Que faut-il faire pour éviter ce genre de but et pensez-vous aussi au syndrome des cartons jaunes ?

Pour les cartons jaunes, je pense que ce règlement est réglé, il n’existe plus. Je ne vais pas demander à mes joueurs de jouer frein à main. On a un football engagé et je pense que sur ce match là, je n’ai pas vu des tacles ou encore moins des gestes mal placés qui méritent un carton. Maintenant, c’est l’arbitre qui est le chef du rectangle vert. Ça a été un match correct, quatre cartons ou cinq cartons, ça ne valait pas la peine.

Pensez-vous qu’une équipe africaine peut gagner cette Coupe du Monde ?

Oui. Vous avez-vous même vu que cette Coupe du Monde réserve des surprises. Vous avez vu les résultats avec l’Iran qui a battu les Pays de Galles. Tout est possible dans cette compétition. Le Japon a battu l’Allemagne. Je peux vous en citer plusieurs surprises, l’Arabie Saoudite qui bat l’Argentine. Aujourd’hui, oui, les équipes sont décomplexées. La Coupe du Monde là, n’est plus comme celle d’il y a 35 ans où les gros venaient à bout des petits. Maintenant, toutes les équipes se préparent pour donner véritablement leur meilleure prestation et on va vers une Coupe du monde qui réserve des surprises. Oui, une équipe africaine peut gagner la Coupe du Monde et j’espère que se sera le Sénégal.

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