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SUR 6 MILLIONS D’IMPOSABLES, MOINS DE 10 % DE SÉNÉGALAIS PAIENT L’IMPÔT

Au Sénégal, comme dans tous les pays du monde, les impôts servent à la réalisation des projets de l’Etat, notamment la construction d’infrastructures, le paiement des salaires, l’équipement des forces de défense et de sécurité etc. C’est bien simple d’ailleurs, certains Etats comme le nôtre, ne vivent que de recettes fiscales et un peu des dons des partenaires étrangers. C’est dire l’importance que revêt l’impôt dans ces pays. Hélas, chez nous, moins de 10 % des sénégalais s’acquittent de cette obligation, selon le DG des Impôts et Domaines, M. Bassirou Samba Niasse.

Les sénégalais qui paient leurs impôts directs constituent une infime minorité. Hier, lors d’une journée d’études et de réflexions scientifiques sur la mobilisation des ressources fiscales à travers le programme « Yaatal », le directeur général des Impôts et Domaines, Bassirou Samba Niasse, est revenu sur les statistiques concernant la contribution fiscale de nos compatriotes. « Si l’on considère une population active de plus de 6 000 000 de contribuables individus, moins de 10 % apportent une contribution. Il s’agit des 25 000 dossiers actifs figurant dans le fichier de la DGID, des 300 000 salariés du secteur privé et des 145 000 salariés du secteur public».

En outre, renseigne le patron de la DGID, « sur plus de 1, 6 million de logements recensés, le nombre de contribuables soumis à la contribution foncière n’atteint pas 70 000 de sorte que l’impôt foncier ne représente que 0, 3% du PIB », a-t-il dit, hier en présidant la journée. Selon Bassirou Samba Niasse, la problématique est érigée aujourd’hui au rang de priorité au sein de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Or, le diagnostic de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID) révèle que, sur une population de 407 882 unités économiques recensées par l’ANSD en 2016, environ 85 000 sont dans le fichier des contribuables dont seulement 25 000 sont réellement effectifs. Etaient présents à cette rencontre, le Directeur général d’International budget partnership (IBP), Maleine Amadou Niang et Abdou Kébé de CERIF.

 Selon le patron de la DGID, en l’absence de collecte suffisante des ressources, l’accès aux services sociaux de base devient précaire. D’après les estimations de la Loi de finances 2018, le Sénégal a besoin de 42 520 salles de classes supplémentaires au primaire s’il veut assurer la scolarisation universelle à l’horizon 2023. « Pour pouvoir couvrir ces différentes charges, l’État du Sénégal a mis en place un ensemble de politiques économiques et sociales à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE) dans lequel le coût financier de la deuxième phase s’élève à 14 098 milliards de FCFA dont les 4 248 milliards sont attendus des ressources internes », a expliqué l’ancien secrétaire général du ministère des Finances et du Budget. Niasse pense que l’option de mobilisation des ressources est aujourd’hui irréversible avec l’adoption de la Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) couvrant la période 2020-2025 à travers la loi de finances pour l’année 2020 dont l’axe stratégique n°1 est consacré au consentement à l’impôt et à l’élargissement des bases d’imposition » a-t-il encore expliqué.

« Yaatal », un programme qui ambitionne d’élargir l’assiette fiscale

La rencontre d’hier a été initiée par le Centre d’études et de recherches sur l’ingénierie juridique et financière (CERIF) et la Direction générale des impôts et domaines (DGID), en partenariat avec International Budget Partnership (IBP). Selon les organisateurs, le programme « Yaatal » ambitionne d’élargir l’assiette fiscale tout en améliorant la qualité de la gestion du foncier dans une approche d’intégration des processus. Entre autres, ce programme s’inscrit dans la dynamique de rendre les dispositifs de taxation et de gestion foncière simples, efficaces et incitatifs. Mais aussi de permettre aux praticiens et théoriciens d’apprécier la mobilisation des ressources fiscales à travers ledit Programme. Les organisateurs pensent que leur panel permettra aux praticiens et théoriciens d’apprécier la mobilisation des ressources fiscales à travers le programme « Yaatal ».

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