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LA RACAILLE SÈME LA PAGAILLE

« Derrière chaque grande fortune, se cache un crime ». L’affirmation prêtée à Balzac peut paraître excessive. Mais la facilité déconcertante et la vitesse d’exécution dans la manière d’accumuler fortune et contingences matérielles sont de nature à soulever toutes les suspicions. En plus, certaines choses se voient mieux les yeux totalement fermés. Le dépeçage en règle est écœurant. Beaucoup de nouveaux riches en redingote ont utilisé des méthodes de voyous pour siphonner l’argent du contribuable qui tire le diable par la queue. Promenons un simple regard sur ces bâtiments qui fleurissent dans la capitale pour ne prendre que cet exemple. Ce sont souvent les fleurs et les fruits du mal.

Pour le cas d’espèce du covid qui a été hystérique à dessein, la prévention la plus élémentaire n’a pas été observée. C’est l’accumulation d’usines à gaz qui a ouvert toutes les boîtes de Pandore. On s’est même arrangés pour que la santé vaille mieux que le salut. Les crises sont toujours des opportunités. Certains s’en servent pour trouver des remèdes pour le soin du monde. En revanche, la racaille en profite pour les bassesses vulgaires et les ignominies. Le mot est faible.

Ignominie
La lacération opérée sur les fonds covid est un énorme pas en avant dans la mauvaise direction qui mène au gouffre. Un éternel recommencement de l’histoire en somme. À l’époque déjà, Mamadou Dia a essayé à ses dépens de placer un cordon sanitaire pour sécuriser le bien commun et lutter contre les biens malhonnêtement acquis. Il a été vite désarmé et débranché. Les premiers trous dans la raquette ont ouvert les vannes et libéré les comportements de kleptomanes. Les bâtiments de l’Etat sis à Fann Résidence ont été les premiers à être spoliés. Dans la marche scabreuse de notre pays, le système oligarchique s’est davantage servi qu’il n’a servi. Celui-ci n’a jamais fait du service une servitude. Les socialistes ont des braquages sordides.

Les libéraux ont perpétré des carnages immondes. Il faut les renvoyer dos à dos parce qu’ils ont rempli de cactus le chemin des générations futures. La gouvernance a de tout temps été pestilentielle. Les Sénégalais sont en colère et désabusés. Leur pays ne va pas bien. Il est en guenilles et se délabre. Le pays-pilote des indépendances était bien parti. Aujourd’hui, il ne ressemble plus à rien. L’intérêt général a eu un enterrement de première classe depuis belle lurette. Un climat d’anarchie s’est installé sur un terrain fertile qui n’est autre que la crise d’autorité.

Émergence comportementale
L’émergence économique est un canular et un os à ronger. Il en faut beaucoup plus et beaucoup mieux pour que l’hémorragie s’arrête. Une nouvelle philosophie comportementale s’impose. Sinon, le remède sera pire que le mal. Ne nous fourrons pas le doigt dans l’œil. Aucune transformation n’est possible sans un vrai conservatoire de la citoyenneté. De Doha à Delhi, de Praia à Paris, partout, l’éducation et la culture sont traitées comme des biens de première nécessité. Le monde avance à grands pas et ne nous attend pas. Le Sénégal encourt le risque du déclassement s’il ne change pas de fusil d’épaule. On devra s’ajuster et faire l’effort incontournable de se cultiver, de se discipliner. Ceux qui ont une propension à subtiliser nos pauvres ressources manquent d’abord et avant tout de culture. L’inculture est une épidémie dans le pays. En grande déshérence, on tombe bien bas pour en être au niveau des réseaux sociaux où la médiocrité règne en maître absolu.

Image détruite
Dans cette ambiance délétère, le seul qui n’a rien à y gagner, c’est le président de la République. Un châtiment exemplaire doit être appliqué aux bandes de malfaiteurs. Ça doit être sa seule réponse. Les dégâts qu’ils ont faits sont irréparables. Non seulement, l’image de la présente gouvernance est écornée. Mais de tels agissements sont de nature à menacer la sécurité et la stabilité qui restent la prunelle de nos yeux. Dernier ratage et pas le moindre, il n’y a aucune communication officielle sur la crise. On fait le mort. Et en règle générale, le mort ne communique pas. C’est un manque de respect. Et c’est encore plus désastreux. En attendant, chapeau bas à la Cour des Comptes qui vient de faire la preuve de sa grande utilité.

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