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LA TRANSPLANTATION RENALE PRATIQUEE «SOUS PEU» AU SENEGAL

Sous peu, le Sénégal va entrer dans l’histoire de la greffe et de la transplantation d’organes. Deux établissements de santé ont déjà déposé leurs dossiers pouvant leur permettre de pratiquer cette chirurgie complexe. Le processus d’évaluation démarre «normalement» cette semaine dans un de ces hôpitaux qui ont manifesté leur intérêt à l’activité de transplantation.

Le Sénégal a fait des progrès en termes de prise en charge des insuffisants rénaux. Désormais, toutes les régions disposent de leurs centres de dialyse. Sauf que la dialyse n’est qu’une étape d’attente, la deuxième option, qui consiste en la transplantation rénale, restant la meilleure, selon les spécialistes de la santé. «Il faut aller vers la greffe et la transplantation d’organes», soutenait l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, en 2018. Mais bien avant, en 2014, le Pr Abdou Niang, néphrologue, avait déclaré que des Sénégalais avaient bénéficié de la technique de transplantation d’organes. Mais c’était à l’étranger même s’ils étaient suivis au niveau du centre hospitalier et universitaire de Dakar. Il expliquait en effet l’importance pour les autres Sénégalais de pouvoir bénéficier de cette pratique pour retrouver une vie normale. Et tourner définitivement le dos au fardeau des séances de dialyse. La dialyse n’étant pas, selon l’éminent spécialiste des maladies du rein, une panacée dans la prise en charge de l’insuffisance rénale.

Huit ans après, malgré ce vœu de soulager des Sénégalais de la dialyse exprimé en 2014, le Sénégal n’a pas encore réalisé une seule transplantation d’organe. Mais il s’y préparait tout de même et va passer à la pratique «sous peu»!

Le processus suit son cours. L’obstacle majeur était la législation. Le décret étant signé, la loi adoptée et promulguée, le Conseil national de don et de transplantation rénale mis en place, le pays a ainsi fait un pas de géant dans le processus. «Le processus a commencé, parce qu’il a fallu mettre en place un arsenal juridique pour encadrer l’activité de don et de transplantation. Ce qui est important parce que c’est une activité très sensible. Je pense que le jour où nous allons commencer à transplanter au Sénégal, c’est-à-dire sous peu, ça va être dans des conditions de sécurité, de transparence. Il n’y aura pas de possibilité de trafic d’organes ou d’aller chercher les reins des personnes pour les acheter. Tout ça, c’est encadré», a expliqué le président du Conseil national du don et de la transplantation rénale Pr El Hadj Fary Kâ.

Le spécialiste de la transplantation rénale assure que tous les textes législatifs et réglementaires sont à disposition depuis avril 2020. Et que des hôpitaux ont également fait des manifestations d’intérêt pour la transplantation de reins. Parmi eux, deux établissements ont déjà déposé leurs dossiers dont l’un est en attente de complément dossier. L’autre, par contre, a mis sur la table du ministère un dossier complet. «Le processus d’évaluation va commencer même cette semaine», a révélé le Pr Kâ. Qui a expliqué que «quand les hôpitaux veulent greffer, transplanter, ils déposent leurs demandes d’agrément au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale qui nous les répercute. C’est après que nous allons procéder à l’évaluation de ces hôpitaux. D’abord, ça commence par l’examen du dossier pour voir s’il est complet, ensuite on procède à la nomination des évaluateurs externes et le processus d’évaluation commence».

Ça, c’est pour le rein! En ce qui concerne la cornée, le médecin souligne que le décret organisant la greffe de cornée est également passé au comité technique du Secrétariat général du gouvernement. Il est juste en attente de passer en Conseil des ministres. La transplantation d’organes nécessite une approche collégiale entre les néphrologues, les urologues… mais aussi et surtout une grande vigilance pour éviter les trafics d’organes !

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