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LA NOBLESSE BLESSÉE

Malaise et sidération face au spectacle affligeant engendré par Sweet Beauty. Le salon est un des centaines de ce type opérant anarchiquement à Dakar sans aucun contrôle des services compétents. Les deux protagonistes sont les seuls à savoir ce qui s’est passé entre ces quatre murs. En y mettant les pieds, Ousmane Sonko a terni sa réputation. Il n’est pas un saint. Mais quel autre homme oserait lui jeter la pierre en premier ? Les tartuffes et faux dévots sont de plus en plus nombreux.

Adji Sarr n’est pas non plus une sainte-nitouche. Elle est en grande souffrance intérieure qu’elle cache avec un masque. Personne ne souhaite voir sa propre sœur à sa place. Sa famille a l’obligation de la retirer de sa prison dorée en la récupérant. Elle doit se reconstruire. Se réinsérer dans la société. Trouver un emploi décent et un mari. Comme toutes les femmes de son âge, elle a droit à une vie normale.

Leur confrontation a tourné au vinaigre. On y a parlé que du sexe des anges. Les Sénégalais sont lassés et fatigués de cette histoire glauque qui heurte la morale. Il est plus urgent de s’occuper de la jeunesse qui ne peut être enivrée par l’opium du Mondial. Il est plus judicieux de s’attaquer à la pauvreté endémique qui creuse les estomacs. Il faut sortir de ce tunnel.

Le pays se délabre

Premier député noir africain, Blaise Diagne faisait à l’époque à lui seul le travail de tous les députés africains réunis actuellement. De fil en aiguille, la quantité a remplacé la qualité. L’inculture à la place de la noblesse. L’argument de la force vaut mieux que la force de l’argument dans une assemblée pléthorique. Où tout le monde parle et personne ne s’écoute. Sans courtoisie républicaine ni un pas vers l’autre, il y a pire qu’une confrontation. C’est l’affrontement permanent. Difficile d’être maître de ses nerfs dans cette ambiance.

En place depuis le 17 septembre, le Premier ministre Amadou Ba affronte les députés lundi. Il doit montrer qu’il a vraiment l’étoffe après quatre mois passés à se cacher.

Pape Alé Niang, journaliste de l’année 2022

Les journalistes sont déjà traumatisés par le capharnaüm des réseaux sociaux qui fait que chacun est devenu historien du présent. Le métier est aussi menacé par la répression et le stratagème du sparadrap. Embastillé, Pape Alé Niang paie sa témérité. Le lanceur d’alerte a ses qualités et ses défauts. On ne lui fera pas le reproche d’avoir confondu secret défense et secret de polichinelle. Mieux, la Coordination des associations de presse peut lui préparer le prix du meilleur journaliste de l’année 2022. L’accueil d’une telle distinction sera unanime dans la profession.

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