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LE MENSONGE DE COMPLAISANCE

« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »

Chers concitoyens sénégalais. Pour une fois, osons dire la vérité ! Car une vérité qui fait mal est plus salvatrice qu’un débat de faux-fuyants. En cherchant à tourner autour du pot, le mal n’en sera que plus profond et incurable pour la société.

Essayons de nous départir de tout sentiment clanique, intéressé, partisan, et centrons le débat sur « le vrai mal » qui sape les fondamentaux de la politique sénégalaise et qui est en train de gangrener petit à petit nos rapports sociaux.

Il s’agit du « mensonge de complaisance ». C’est ce comportement de jeu d’intérêt calculé. Le plus souvent, c’est fait sciemment dans un but déterminé. C’est-à-dire chercher coûte que coûte à réconforter l’autre dans sa position pour obtenir ses faveurs. Ce dernier flatté dans son ego, se sent obligé de retourner l’ascenseur et faire grâce de ses bienfaits et de sa position sociale.

Oui ! C’est inadmissible et intolérable que l’on gifle une femme ! Oui ! C’est inadmissible que l’on passe tout son temps à manquer de respect au chef de l’Etat ! C’est inconcevable que l’on manque de considération à nos guides religieux ! Mais la grande question que tout le monde doit se poser est : est-ce que ce qui est arrivé à la député madame Amy Ndiaye était prévisible ?

Pour ma part, je pense que oui ! Tout ceci était prévisible dans une société de complaisance où le désir de satisfaire les désirs de l’autre a pris le dessus sur le code des valeurs c’est-à-dire l’honneur et l’intégrité morale, principalement le « téguin » (la pudeur et la discipline)» – le « kersa » (le respect de soi et de l’autre) et enfin le « horma » (la conduite de soi envers l’autre dans l’humilité et la modestie ». 

C’est à ce niveau que le vrai débat doit être situé. Car si on laisse le mensonge de complaisance ternir ces trois valeurs cardinales de la société sénégalaise, on ira tous droit dans un mur de chaos. Et, il est grand temps que les conservateurs de ce legs séculaire qui a façonné notre nation et créé un brassage social, culturel et religieux extraordinaire soit remis sur le tapis comportemental de la société. Surtout dans l’arène politique où les intérêts partisans et individuels ont pris le dessus sur l’intérêt général de la nation sénégalaise.

Chers concitoyens sénégalais. À vrai dire, rien de cette 14e législature n’est vrai et sincère. Car tout est calcul et complaisance.

Qui aurait pu imaginer qu’après tant de promesses de rupture faites au peuple, que la 14e législature sénégalaise allait servir au peuple une scène chaotique et honteuse ? Ne croyez en rien à ces promesses ! Que des paroles de complaisance !

Qui aurait pu imaginer que le jour de l’installation de cette 14e législature, après avoir vu des députés fracasser des chaises, monter sur des tables, arracher des urnes, s’empoigner des vestes et caftans, s’arracher des perruques et se jeter des chaussures, on allait, quelques semaines plus tard, assister de nouveau à des scènes de gifle et de coups de pieds dans le ventre d’une femme ?

Et parlons de ces femmes députées dont l’une d’entre elles, est aujourd’hui victime de ce jeu de complaisance. Qui aurait pu imaginer que cette 14e législature serait le lieu de concours de diatribes entre ces femmes députées dont certaines prennent un malin plaisir à se vanter d’être celles-là qui savent le mieux proférer des propos sarcastiques à l’endroit de leurs collègues d’une manière insolente, déplaisante et ridicule ? Détrompez-vous ! Nous les avons choisies par complaisance pour jouer le jeu de complaisance.

Chers concitoyens sénégalais, c’est tout à fait normal ce qui se passe actuellement dans cet hémicycle ! Car ce que l’on donne en bien ou en mal, nous sera retourné forcément un jour.

Nous avons commis l’erreur fatale de délivrer le titre d’« honorable député » à des concitoyens qui n’avaient ni la carrure ni la posture et à plus forte raison les épaules assez lourdes et le mental intellectuel fort et posé pour porter haut les enjeux et défis du peuple.

Où la prestance et le code des valeurs tant promu par le président Senghor ?

Oui ! osons le dire chers concitoyens ! Ce qui se passe actuellement à l’Assemblée nationale est le résultat de nos calculs de complaisance basés sur des choix politiques claniques, intéressés et partisans qui se sont opérés au vu et au su de tout le peuple sénégalais au détriment d’une vision objective, commune et collective.

Quand on délivre des titres « soit disant honorifiques », voici le résultat de nos choix arbitraires. Mais nous oublions que même chez Dieu, la sélection des prophètes et des messagers est rigoureusement réfléchie. Car pour être élu comme messager, il faut d’abord atteindre un certain degré de conduite de soi et niveau d’élévation spirituelle pour pouvoir comprendre le code divin et être apte à délivrer la parole divine sans complaisance.

Au Sénégal, ce nouveau jeu politique est en train de ternir le code des valeurs de la société. Le désir de faire plaisir au chef, au leader, au clan, de rendre service à autrui dans un calcul intéressé a pris le dessus sur la conviction du service désintéressé et dévoué à la cause commune.

Hier, ceux qui chantaient les louanges de l’ancien président Abdou Diouf, ont changé de fusil d’épaules et de couleur de leur caftan et veste quand ce dernier a quitté le pouvoir. Ensuite, ils ont orienté leurs belles paroles complaisantes à l’endroit de son successeur, le président Abdoulaye Wade. Aujourd’hui ce dernier n’étant plus au pouvoir, c’est au tour de l’actuel président de la République, Son Excellence Macky Sall de recevoir les éloges de la terre. Demain à coup sûr et indéniablement, ils l’oublieront comme la plupart des transhumants et profiteurs qui ont changé de gouvernail quand le vent a tourné en leur défaveur. Idem pour l’opposition, beaucoup de leurs militants sont dans le jeu de complaisance. Ils ne croient ni au leader ni à son programme. Mais tous les moyens sont bons pour lui faire plaisir afin de gagner une position sociale.

Dans une société où beaucoup se comportent de manière calculée, la vérité devient orpheline dans un débat de faux-fuyants.

Osons creuser l’abcès ! Ces scènes d’indignation qui ont fusé de partout suite à cet autre incident gravissime qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale sénégalaise ne doivent surprendre personne. Ce qui se passe dans l’hémicycle est prémédité et calculé ! C’est un jeu politique de complaisance.

Combien de fois avons-nous vu le président de l’Assemblée nationale sans cesse rappeler les députés à l’ordre sans que ces derniers aient la décence d’accorder de l’attention et du respect à son autorité ? Alors à quoi lui sert son titre si tous les citoyens sont d’accord que le président de l’Assemblée nationale est la deuxième personnalité et autorité de la nation sénégalaise après le président de la République ? Par ignorance et incivisme, ils piétinent nos institutions souveraines, n’ont aucun respect et considération des titres honorifiques et de notre drapeau national en bandoulière sur leurs épaules.

« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Il est temps que les hautes autorités en charge de la stabilité des institutions et de l’équilibre du tissu social, rappellent tous les députés à l’ordre y compris le pouvoir et l’opposition.

Il ne serait plus tolérable de tenir un comportement verbal irrespectueux et irresponsable dans l’hémicycle. La règle d’or du règlement intérieur serait d’ôter l’écharpe tricolore nationale sur les frêles épaules du député incapable de la porter et d’honorer l’image de la nation sénégalaise par son comportement irrévérencieux à l’égard de nos institutions et de ses collègues députés. Sinon, la vraie solution pour éviter la pire comme cette situation de honte (un coup de pied dans le ventre d’une femme), serait qu’un référendum soit rapidement voté pour dissoudre cette 14e législature, afin d’en installer une nouvelle rigoureusement sélectionnée, responsable et consciente des vrais enjeux des dossiers à traiter pour le bien du peuple.

Une législature assise sur des valeurs cardinales que sont le « téguin »le « kersa » et le « horma », auxquelles tous les députés sans exception doivent s’y conformer.

Oui ! Le peuple a assez trinqué. C’en est trop du jeu de complaisance.

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