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LES SY PUISSANYS REMÈDES

Il suffit de jeter un regard rétrospectif sur l’histoire de notre pays et d’exploiter les recoupements tirés de plusieurs sources, toutes dignes de foi, pour mettre en exergue le rôle joué par Mame El Hadj Malick Sy (Rta) et ses descendants après la survenue de graves maladies. L’histoire du Sénégal ayant déjà été marquée par l’apparition d’épidémies ou de pandémies telles que la fièvre jaune, la peste, le choléra, le Covid-19, entre autres, les unes plus dévastatrices que les autres.

Dès l’apparition de la peste en 1914, Mame El Hadj Malick Sy (Rta) adressa à toutes les mosquées de l’époque, une missive empreinte de sagesse et d’humilité. Et son petit-fils, Moulay Abdoul Aziz Diop, membre de la cellule de communication et du comité scientifique de la Hadratoul Malikya, d’en citer quelques extraits : «Demandez à Allah, par l’invocation et l’aumône, de nous venir en aide contre cette maladie…», «Ne désobéissez pas aux recommandations des médecins (…). Rien que pour honorer les paroles du Prophète Muhammad (Psl), vous devriez les suivre sur l’interdiction d’entrer ou de sortir des zones affectées par l’épidémie». A travers ces recommandations arrimées au Coran et à la Sunna prophétique, il dit sentir que «Mame El Hadj Malick Sy considérait la peste à la fois comme une épidémie et une malédiction ; ce qui justifie amplement cette double focalisation sur, d’une part, les prières et l’aumône pour conjurer la malédiction et, d’autre part, le nécessaire respect des recommandations des médecins pour se prémunir contre l’épidémie».

En plus de cette correspondance adressée aux mosquées et fidèles, Mame El Hadj Malick Sy joua le rôle de médiateur social et d’interface entre le pouvoir colonial et les populations autochtones de Ponty-Village (actuelle Médina). En effet, face au refus des populations de se faire vacciner, le pouvoir colonial ordonna une sévère répression qui eut le don de provoquer de chaudes émeutes. En prêchant par l’exemple, Mame El Hadj Malick Sy sut convaincre les populations réticentes de se faire vacciner, ce qui mit fin aux troubles. A la suite de cela, le saint homme de Tivaouane rebaptisa Ponty-Village, qui prit le nom de Médina ; le quartier fut doté d’une mosquée (celle de Thieurigne) comme mesure d’accompagnement. Le même acte fut reproduit à Saint-Louis, plus précisément à Guet-Ndar, quand les populations refusèrent catégoriquement de se faire vacciner contre la peste, faisant ainsi face à la menace du pouvoir colonial de brûler le quartier. Une fois de plus, Mame El Hadj Malick Sy (Rta) ramena le Gouverneur à la raison et mit fin à la crise en allant se faire vacciner. Son geste fut suivi par l’ensemble des populations concernées. Dans cette confrontation, face à la défiance de la population, le pouvoir colonial détenait le monopole de la force légale, cependant Mame El Hadj Malick Sy (Rta), lui, pouvait compter sur la légitimité et le monopole de la voie pacifique.

Le Sénégal connut encore d’autres épidémies liées à la peste entre 1927 et 1930, puis en 1944. A ces différentes occasions, rappelle Moulay Abdoul Aziz Diop, «Serigne Babacar Sy (Rta), 1er khalife de Mame Maodo, et ses frères cadets, Serigne Mansour Sy Malick, Serigne Abdoul Aziz Dabakh et Serigne Habib Sy (Rta) perpétuèrent le legs de leur illustre père à travers des prières et autres invocations pour se protéger et conjurer l’épidémie». Il se rappelle aussi «les nombreuses sorties de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, recommandant des prières et de la charité dans une logique d’anticipation, de mitigation ou d’atténuation face aux périls, calamités et autres menaces». Et de poursuivre : «Entre 2004 et 2006, le Sénégal connut encore une épidémie de choléra, et Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine Rta), porte-parole de la famille de Seydi El Hadj Malick Sy Rta à l’époque, joua un rôle très important à travers l’exemplarité et la sensibilisation sur les mesures d’hygiène individuelle et collective (messages radio/télé) et la recommandation de prières individuelles et collectives, sur recommandation de Serigne Mansour Sy «Borom Daradji», Khalife général à l’époque.»

Covid-19, pandémie/malédiction

En début mars 2020, le Sénégal enregistre ses premiers cas de Covid-19 et le Khalife général des Tidianes prit des mesures fortes bien avant que le chef de l’Etat ne décrétât l’état d’urgence, le 24 mars 2020, assorti d’un couvre-feu. Différentes décisions et mesures seront prises par Serigne Babacar Sy Mansour. Ce 14 mars 2020, après concertation avec Serigne Pape Malick Sy, Serigne Mawdo Sy Dabakh et les autres membres de la famille, la Ziar générale annuelle de Tivaouane, prévue le lendemain, 15 mars, fut annulée, ainsi que tous les évènements et rassemblements religieux relevant de la Hadratoul Malikya suspendus. Les mesures sont annoncées par feu Serigne Pape Malick Sy, porte parole de la famille à l’époque. Le 21 mars 2020 sera la date de la fermeture de la Zawiya El Hadj Malick Sy (Rta) à Tivaouane et de la Grande mosquée de Tivaouane, ainsi que celles de Saint-Louis et Dakar. Sans compter le confinement du Daara de la Zawiya El Hadj Malick Sy à Tivaouane, sous la tutelle de Serigne Babacar Sy Abdou. Ainsi, plus de 500 apprenants et leurs éducateurs, confinés durant 4 mois, sont entièrement pris en charge (restauration complète, santé, éducation, hygiène…) par le Khalife général et les bonnes volontés de la Hadratoul Malikya. Le 3 avril 2020, le Khalife général recommande des prières individuelles et collectives. Le 7 avril, il préconise encore l’acquittement individuel et volontaire de l’aumône envers les démunis. Toujours dans la même logique, les prières de Korité, Tabaski, Achoura et le Gamou, pour la première fois en 2020, furent célébrés à domicile à cause de la pandémie.

Pour l’année 2021, avec les vagues meurtrières du fait surtout du «delta», les mêmes mesures ont été renouvelées concernant les lieux de culte, les rassemblements et les évènements religieux de la Hadratoul Malikya. C’est ainsi que le Gamou annuel de Tivaouane, pour la deuxième année consécutive, fut célébrée à domicile en 2021, sur décision du Khalife général, faisant suite aux recommandations des autorités médicales après de larges concertations avec ces dernières et les membres de la famille. «A travers les médias et autres technologies de l’information et de la communication, des webinaires, séances de télé Burd, émissions télé et radio accompagnèrent les millions de fidèles pour un «Gamou chez soi», dans l’intimité familiale, en revisitant la vie et l’œuvre du Sceau des Prophètes, Seydina Muhammad (Saws), et les écrits de Seydi El Hadj Malick Sy (Rta)», souligne le petit-fils de Mame Maodo, Moulay Abdoul Aziz Diop, selon qui «toutes ces mesures ou décisions ont été prises après concertation, et elles s’appuient sur les recommandations divines et celles du Prophète (Psl) en cas de pandémie, sans oublier celles des autorités médicales».

A travers ces différents actes et décisions, le membre de la cellule de communication et du comité scientifique de la Hadratoul Malikya dit pouvoir affirmer que «Mame El Hadji Malick Sy Rta et tous  ses descendants ont joué et continuent à jouer un rôle important face aux différents périls et épidémies qui ont menacé la Nation». Aussi de souligner : «Leurs actions et démarches ont toujours été circonscrites aux dimensions religieuse, scientifique, républicaine et éthique, entre autres. Sur le plan religieux, il s’agit d’appliquer les recommandations divines et prophétiques en cas de pandémie. Du point de vue scientifique, la règle est de consulter et de recueillir les avis éclairés des experts dans le domaine en question et de respecter leurs recommandations. Quant aux dimensions républicaine et citoyenne, ils ont toujours accompagné le pouvoir temporel sur les décisions d’intérêt général, en faisant preuve d’exemplarité. Enfin, sur le plan éthique, leurs actions et décisions ont toujours été guidées par l’éthique individuelle de conviction et celle collective de responsabilité.»

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