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L’HISTOIRE QUI S’ÉCRIT ENTRE TAÏBA NIASSÈNE, LÉONA ET MÉDINA BAYE

Ce 8 octobre, le Sénégal célèbre la commémoration de la naissance du Prophète Mouhamed (PSL). Si Tivaouane constitue un haut lieu d’attraction, Médina Baye ou Leona, à Kaolack, constituent des lieux de convergence des fidèles tidianes du Sénégal et de la diaspora. L’enseignant à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, Dr Babacar Niane revient sur le père fondateur et inspirateur de ce Gamou.

Le Gamou est un terme wolof qui marque la commémoration de l’anniversaire de la naissance du Prophète (Psl). Il est également désigné parfois sous le vocable arabe de Mawloud qui signifie naissance. La célébration de la naissance du Prophète se fait chaque année dans la nuit du 11 au 12 du mois Rabihoul Awwal, (troisième mois du calendrier Hégirien). Au Sénégal, le Gamou est célébré un peu partout dans le pays. Kaolack en fait partie, plus particulièrement Médina Baye et Léona niassène.

L’enseignant à l’Université Iba Der Thiam de Thiès de Thiès, un fervent talibé de Baye a écrit un ouvrage sur lui. « Père d’El Hadji Ibrahima Niasse, plus connu sous le nom de Baye Niasse, El Hadj Abdoulaye Niasse est le fils de Muhammad Niasse et de Khadidiatou Thiam. Il est né à Béli (Bélé) dans le Djolof », raconte Dr Babacar Niane. Pour ce qui concerne sa date de naissance, il précise que les avis divergent, mais elle se situerait entre 1840 et 1844. Il est rappelé à Dieu en 1922 à Kaolack après avoir consacré toute sa vie à l’enseignement des sciences arabo-musulmanes, à l’éducation islamique et à l’agriculture. L’enseignant à l’Université de Thiès ajoute que El Hadj Abdoulaye Niasse avait quitté le Djolof, accompagné de son père pour répondre à l’appel de Maba en 1860. Après la mort de son père à Niassène Walo, « il allie le jihad » à l’enseignement et à l’agriculture. Plus tard, il renonça au jihad pour se consacrer à l’enseignement et au travail de la terre. Il fonda, par la suite, Taïba Niassène dans le but de mieux mener la mission qui lui est dévolue. Considéré comme un obstacle au développement de la culture française, les colons l’avaient contraint à s’exiler en Gambie à deux reprises, rapporte Dr Niang.

Origine de Lewna (Léona)

L’enseignant-chercheur renseigne que Léona est une cité fondée par El Hadj Abdoulaye Niasse à Kaolack, en 1910, après son dernier exil en Gambie. « Cet exil s’expliquait par les démêlés qu’il avait avec les colons qui avaient incendié sa mosquée et sa bibliothèque à Taïba Niassène. Mais ce fut grâce à l’intervention de El Hadj Malick que le Commandant de cercle d’alors, Paul Brocard, lui a cédé un lopin de terre assez vaste où il a élu domicile pour mener à bien sa vocation, c’est-à-dire, enseignement/éducation, adoration d’Allah et le travail. Cet espace est appelé Léona. C’est un terme wolof qui signifie : ça vous appartient d’office maintenant », explique Dr Niane.

Baye Niasse, maître de la Fayda

Quand on parle du Gamou de Médina Baye, on fait forcément référence à Baye Niass. Il est né en 1900 à Taïba Niassène. Après des études très poussées en sciences islamiques et en soufisme, il devient un maître incontesté à l’intérieur de l’espace familial, à Léona et à Kossi. Selon Dr Babacar Niane, entre 1929 et 1930, Baye Niasse se proclama maître de la Fayda et fonda ensuite sa cité religieuse qu’est Médina Baye en souvenir à Madinatoul Mounawwara, lieu d’exil du Prophète Muhammad (Psl). Et, au-delà du Sénégal, le Gamou s’est internationalisé. Chaque année, des milliers de fidèles rallient la cité religieuse. Ceci s’explique, selon l’enseignant, par l’éparpillement des nombreux talibés de Baye Niass, surtout au Nigéria où la rencontre entre Cheikh Ibrahima Niass et l’Émir Abdallah Bayéro de Kano pourrait servir de déclic. Et plus tard, par les disciples américains, grâce à l’intervention de son petit-fils, Cheikh Imam Assane Cissé. Selon l’universitaire, Médina Baye est fondé par Baye Niass en 1929, et juste après, il a continué les Gamou entamés depuis Léona. C’est Baye Niass lui-même qui l’a créé. Et le premier Gamou de Baye Niasse, précise l’enseignant, date de 1930.

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