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SYMPHONIE INACHEVÉE ET RÊVE ENVOLÉ POUR MBAPPÉ

Les rêves de Kylian Mbappé en Coupe du monde, son « obsession », la compétition de ses « rêves », se sont évanouis dans la nuit de Doha malgré le triplé éblouissant du génie français en finale (3-3, 4-2 tab), une symphonie inachevée face à l’Argentine du « roi » Lionel Messi.

Le prodige de Bondy a réveillé et tenu à bout de bras une équipe de France longtemps asphyxiée par l’Albiceleste et ses supporters, mais il n’a pu que s’incliner à l’issue d’une séance de tirs au but où il n’a pas flanché.

La tristesse du N.10 tricolore n’a d’égale que son talent hors norme, son sang froid de vieux briscard, malgré la jeunesse de ses 23 ans. Il a encore repoussé toutes les limites et ébloui le monde, même si le revers collectif le relègue dans l’ombre de l’histoire, pour une fois.

« Vous êtes pas contents ? Triplé ! » La formule impertinente de l’attaquant supersonique, dans un reportage sur Canal+ en 2018, a résonné très fort dans les oreilles de l’Albiceleste, sonnée par ses fulgurances. Mais le soliste s’est heurté à Messi, et ses furieux « hinchas » survoltés en tribunes, et c’est lui qui repart abasourdi.

– Deux buts en 97 secondes –

Au ralenti pendant 80 minutes, le Français est sorti de sa boîte comme un beau diable pour redonner vie aux Français avec un triplé qui assoit sa jeune légende, sans pourtant autant lui offrir ce qu’il était venu chercher à Doha: une deuxième étoile mondiale, deux jours avant son 24e anniversaire.

Les Bleus étaient menés de deux buts à la pause, mais il a réduit le score avec un premier penalty (2-1, 80e) obtenu par l’épatant remplaçant Randal Kolo Muani, venu comme lui de Bondy.

Il a remonté le ballon rageusement jusqu’au rond central avant de l’expédier de nouveau, 97 secondes plus tard selon le statisticien Opta, dans les filets de l’impuissant Emiliano Martinez (2-2, 81e) après un service de son ami Marcus Thuram, autre entrant.

Comme un grand, Mbappé a ensuite obtenu un nouveau penalty sur un tir contré de la main par Gonzalo Montiel. Il l’a transformé à la 118e minute, offrant une séance de tirs au but assez inespérée aux Français.

En patron, il s’est avancé en premier et a marqué, comme pour effacer son échec en huitièmes de finale de l’Euro en 2021 contre la Suisse, un boulet qu’il a longtemps traîné.

S’il a été brillant, les projecteurs se sont finalement braqués sur Lionel Messi, son collègue au PSG et concurrent pour le Ballon d’Or, trophée qu’il n’a jamais autant convoité mais qui pourrait, encore une fois, lui échapper au profit de la « Pulga ».

La révélation du Mondial-2018 pensait pouvoir rééditer l’exploit de son illustre prédécesseur brésilien Pelé, sacré en 1958 puis en 1962, deux trophées d’affilée qui ont écrit sa légende, même s’il a terminé son deuxième tournoi blessé.

– « Etre le premier partout » –

Il referme finalement sa seconde Coupe du monde avec un sentiment de frustration et de gâchis. Ses huit buts en sept matches, ses accélérations dévastatrices et son insatiable appétit n’auront pas suffi aux Bleus.

Le sélectionneur polonais Czeslaw Michniewicz, battu par un doublé de Mbappé en huitièmes (3-1), avait prédit qu’il prendrait « la relève » des monstres sacrés du football mondial comme Cristiano Ronaldo, Robert Lewandowski et Messi. Il faudra patienter encore un peu, ce qui n’est pas la qualité première de l’attaquant du Paris Saint-Germain.

« J’ai toujours voulu être le premier partout, en équipe de France comme en club », reconnaissait le N.10 tricolore en mars, à quelques mois de la Coupe du monde.

Les temps de passage du crack rappellent toutefois ceux de Pelé. Depuis l’Amérique du Sud, « O Rei » se retrouve en Kylian et lui adresse régulièrement des louanges. Mais « le Roi restera toujours le Roi », répond Mbappé, humble face à la légende et ses douze buts en Coupe du monde.

Le Français en compte désormais autant, une maigre consolation.

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