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CELEBRATION DE L’ACHOURA CETTE NUIT, UNE FÊTE AUX DIVERSES SIGNIFICATIONS

Achoura communément appelé Tamkharit qui va être célébrée ce lundi soir 9 août, correspond au 10e jour du mois de Mouharam (premier mois du calendrier lunaire musulman). Cette fête musulmane d’Achoura a en effet une signification différente selon les courants religieux et les pays. Fête de la générosité envers la famille et les enfants, elle est également célébrée dans le repentir et le chagrin. Le jeûne n’est pas toujours obligatoire mais largement encouragé lors de cette journée. Nous ne sommes entretenus avec l’imam de la Grande mosquée de Petit Mbao qui nous livre quelques éléments concernant cette nuit.

Si pour certains le fait de jeûner le jour de la Tamkharit est une occasion pour se repentir, d’autres en font un carnaval nommé «Tajabone» qui constitue un grand moment d’évasion. Cette dernière pratique longtemps fustigée par les chefs religieux, semble prendre toujours de l’ampleur au Sénégal. Comme chaque année à l’occasion de la Tamkharit, un  «tong tong» est organisé. Il s’agit de tuer des bœufs dans les quartiers et des familles parfois les plus défavorisés viennent prendre leur part pour préparer un bon «thiéré» (couscous) accompagné d’une sauce rouge avec de la viande. Une pratique devenue une coutume très répandue dans le pays. Ici à Petit Mbao, c’est en présence de l’imam que le partage se fait et de manière équitable dans des sachets tous pesés et sur lesquels est inscrit le nom de chaque personne devant recevoir sa part. Selon la tradition, il est recommandé que le «thiéré» soit servi le plus tôt possible juste après la prière du crépuscule et distribué en partie aux voisins et amis. En fait, selon la coutume, celui qui ne s’est pas rassasié en cette occasion, ne le sera jamais pour le restant de la nouvelle année, une façon d’inciter les gens à manger à cœur de joie le «thiéré». Toutefois, selon l’iman Ly, ces pratiques sont du temps de l’ignorance et des pratiques superstitieuses.

QUELQUES RECOMMANDATIONS

Selon l’iman Ly, il est recommandé de jeûner la veille appelée Tachoura comme l’avait voulu le prophète Mouhamed (paix et salut sur lui) et le jour de l’Achoura et que cela pourrait permettre à celui ou celle qui jeune ces deux jours de se laver de tous ses péchés. Il est aussi fortement recommandé de se couper les ongles et rendre visite aux malades et aux chefs religieux, mettre du tousngeule sur les yeux rendre visites aux proches et amis mais aussi et surtout faire à manger à volontés pour ses enfants. Une prière est aussi organisée le lendemain de la tamkharit dans les mosquées et même dans certaines maisons. Des versets sont prononcés par les imams répétés en chœur par les fidèles ces versets chassent le mauvais sort implorent le pardon et procurent une longévité selon l’imam Ly.

LE TAJABONE

Les jeunes, pour leur part, mettent plus l’accent sur une autre dimension de la tradition chez nous au Sénégal. Les garçons se déguisent en filles et les filles en garçons. Ils parcourent les rues en chantant et dansant. Ils font le tour des maisons pour demander des étrennes et reçoivent en contrepartie des denrées ou de l’argent. Imam Ly a décrié cette manière festive de célébrer l’Achoura estimant qu’elle doit être un jour de deuil et non de réjouissance. Il dénonce notamment le travestissement en homme et en femme interdit selon lui par le Coran. Il termine par dire, à part le jeûner le jour de l’Achoura tout est innovation et il invite les fidèles à beaucoup plus de retenue. Le Tamkharit est une occasion pour passer un bon moment en famille mais aussi pour prier et se repentir de ses péchés. Le Tajabone, pour sa part, constitue sans doute un patrimoine à la fois riche et humoristique qui se perpétue de génération en génération.

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