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SUR LA RUSE ET LE FAUX

Une cinquantaine de personnes ont été tuées, jeudi 20 octobre, dans la répression d’une manifestation de protestation contre la prolongation de la durée de la transition, au Tchad. Le Premier ministre a dénoncé une insurrection et annoncé la suspension de partis politiques et de mouvements citoyens, promettant de vigoureuses poursuites judiciaires à quelques leaders. Dans un pays aussi fragile, que peut présager une si fulgurante dégradation ?

Cela n’augure rien de très rassurant, hélas ! Avec le père, Idriss Deby Itno, les Tchadiens pensaient avoir bu le calice jusqu’à la lie tant il était capable de fermeté, sinon de brutalité contre tous ceux qui défiaient son pouvoir. Ce peuple doit à présent réaliser que le cauchemar continue.

Un tel bilan de morts et de blessés en une seule journée est une bien glaçante prouesse, d’autant plus inquiétante que le Premier ministre n’y a vu qu’une insurrection. Lui qui était, naguère, à la place des opposants qu’il menace aujourd’hui des pires représailles, sous prétexte qu’ils ont appelé à manifester contre ce qui leur paraît injuste.

Quelle crédibilité aurait donc une justice qui sévirait contre ceux qui s’opposent à la prolongation d’une transition manifestement viciée, mais ferait silence sur l’autorité qui a ordonné à des soldats d’ouvrir le feu sur leurs concitoyens ? Car, comme l’a souligné, au micro de RFI, un prêtre de la Commission Justice et Paix du clergé tchadien, on ne peut tirer à balles réelles que si l’on en a reçu l’ordre.

Un porte-parole du Mouvement patriotique du salut (MPS), au pouvoir, a cependant expliqué qu’une quinzaine de membres des forces de sécurité ont aussi été tuées, et leurs véhicules caillassés.

Voilà qui en dit long sur la logique de certains membres de ce pouvoir. Quinze soldats tués justifierait-il donc que l’on tue trente-cinq manifestants ? Et ce bilan est très provisoire. Dans ce Tchad où l’on cherche désespérément à déceler qui a une réelle légitimité pour conduire la nation, le même porte-parole décrète que tel leader de l’opposition ne représente pas le peuple tchadien qui, dit-il, n’aime pas la violence.

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