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VENDREDI FOOT

Tata est une habituée du vendredi. Une place lui est réservée dans le carré des femmes. Une place que personne n’oserait occuper.

Le coup qu’elle avait fait à Khoudia Ndiaye qui voyait elle une rivale a servi d’avertisseur aux autres affidées de la mosquée ocre du quartier Niet bount.

Quand arrive le vendredi, Tata s’endimanche. Elle met son boubou blanc fortement amidonné qui lui donne l’air d’un paon quand elle se déplace. Son pagne à carreaux noirs et blancs, ses babouches jaune cousues main agrémentent son allure. Cerise sur le gâteau, elle n’oublie jamais le Diéré et les deux Louis d’or, bijoux de famille qui ont traversé les siècles.

Au moment où Tata s’apprêtait à enfiler son boubou, sa petite fille en maillot des Lions et sifflet en bouche annonça que le match Lions de la Teranga contre les Faucons du Désert allait démarrer dans une quinzaine de minutes en même temps que l’appel à la prière. Ce qui perturba fort Tata. Prière ou foot, foot ou prière ! Tata était écartelée dans son choix.

Louper le début du match était sacrilège pour qui ne respire que par l’équipe nationale. Louper, la prière du vendredi était sacrilège pour une musulmane. Et sa petite fille de la tirer d’embarras en lui proposant de procéder au tirage au sort. « Oh ! peteulaw. C’est le match qui triomphe. Et Tata de dire : « Supporter son pays ci diamou yalla la bokk. Talal télé bi » (1)

1 Supporter son pays est une dévotion. Alors allumemoi la télé

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