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VIVRE VITE, UN ROMAN INTIMISTE LAURÉAT DU GONCOURT 2022

Jeudi 3 novembre 2022. La messe est dite au restaurant parisien Drouant, situé dans le 2e arrondissement. Le successeur du talentueux et généreux écrivain sénégalais, Mohamed Mbougar Sarr est connu. Il passe le flambeau à une consœur. Une femme pleine de grâce et discrète.

Il s’agit de Brigitte Giraud. Son roman « Vivre vite » publié aux éditions « Flammarion » a finalement remporté le prestigieux prix littéraire, au détriment du livre favori, le grand texte politique, historique et sociologique, de Giuliano da Empoli « Le Mage du Kremlin ». Petite précision, je supportais l’auteur italo-suisse. Je considère comme beaucoup de gens que c’est un magnifique livre, qui nous éclaire sur cette formidable époque. Car il décrit avec clarté, l’invasion russe en Ukraine, la vision conservatrice de Vladimir Poutine, l’émergence d’un nouvel impérialisme, etc.

Mais malgré sa profondeur, sa puissance, sa justesse, les membres de l’Académie du Goncourt ont désigné « Vivre vite », de la lyonnaise Brigitte Giraud ; après quatorze tours de scrutin. Cela dit, il a fallu la voix de Didier Decoin, président du jury pour départager les deux romans en compétition. Car sa voix compte double.

Brigitte Giraud, je ne l’avais jamais lu, avant son sacre. C’est ce roman primé qui m’a fait découvrir l’écrivaine, in fine, sa littérature.

En un mot, j’ai découvert une belle plume, une excellente romancière, qui mérite ce prix, même si comme je l’ai dit plus haut, je souhaitais que Giuliano da Empoli gagne.

Dans ce roman intimiste, ponctué d’histoire, de politique, de sens, Brigitte Giraud revient sur le drame qui a changé sa vie et celle de son fils Théo, avec la mort brutale de son mari Claude dans un accident de moto à Lyon. Une tragédie survenue à la fin du XXe siècle. Un matin du 22 juin 1999. Elle raconte ce qui serait passé, si son petit frère n’avait pas laissé sa moto dans le garage de leur nouvelle maison. Si elle n’avait pas changé la date de son déplacement chez son éditeur à Paris. Si elle avait un téléphone portable. Si elle avait accepté que son fils parte en vacances avec son frère, etc. Cette bouleversante litanie de « Si » fait de sa vie « une réalité au conditionnel passé. »

Brigitte Giraud interroge la notion de l’existence. « Vivre vite » est un livre universel au sens Kantien, qui parle de la vie, le tout drapé dans un épais manteau de pudeur. Je le recommande sans réserve !

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