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CES CLICHÉS QUI COLLENT AU CONTINENT AFRICAIN

Avec son livre « Pourquoi l’Afrique est entrée dans l’Histoire (sans nous) », Sonia Le Gouriellec pousse un coup de gueule contre les préjugés qui entravent tout discours intelligent sur les 54 pays du continent. Et s’attache à les démonter un à un.

Dans son nouveau livre, Pourquoi l’Afrique est entrée dans l’Histoire (sans nous), Sonia le Gouriellec a décidé de pousser « un coup de gueule ». La chercheuse, spécialiste de l’Afrique et plus encore de sa Corne, n’en pouvait plus de ne voir que les livres de Bernard Lugan plastronner dans les rayonnages des librairies dès qu’il s’agit de traiter de l’histoire du continent. Elle ne supporte plus les approximations à répétition des médias, les préjugés caricaturaux enseignés à l’école et les déclarations paternalistes à l’emporte-pièce.

Dès le titre de son ouvrage, Sonia le Gouriellec a décidé de parodier l’énormité lâchée en 2007 par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, lors d’un discours à Dakar entré dans l’histoire pour sa collection de poncifs affligeants hérités de l’époque coloniale. Pour l’auteure, non seulement l’Afrique est bien entrée dans l’histoire, mais elle l’a fait sans la France. Voire malgré la France, comme elle le démontre dans la dernière partie de son essai.

« Déni d’Afrique »

Avant cette conclusion, Sonia le Gouriellec énumère, chapitre après chapitre, tous ces détails qui montrent que la pensée présidentielle d’alors n’était que le legs d’un « déni d’Afrique », caractérisé depuis toujours par un refus de comprendre le continent et d’entendre ses populations. Comme si, après avoir dû renoncer à l’occupation, l’Occident se refusait encore à accorder l’égalité à l’Afrique, préférant laisser libre cours à ses préjugés.

Et c’est pour tenter de comprendre les raisons de cette vision rétrograde que Sonia le Gouriellec a écrit cet ouvrage destiné au grand-public, avec l’ambition de déconstruire un imaginaire qui cantonne trop souvent l’Afrique au rayon des mauvaises nouvelles. Sur 148 pages, elle prend un malin plaisir à pointer, un à un, les stéréotypes, pour mieux les démonter et enfin « faire un sort au rire banania », comme le demandait déjà Léopold Sédar Senghor.

Une Afrique fantasmée

Quand Sonia le Gouriellec demande à ses étudiants de Science Po de citer des références de livres consacrés au continent, ledit Senghor voisine avec Tintin au Congo ; et côté cinéma ne sont mentionnées que quelques productions hollywoodiennes comme Hôtel Rwanda ou Out of Africa. Le continent reste généralement représenté tel une vaste contrée sans frontières et sans métropoles, peuplée d’animaux sauvages vivant entre jungle et savane.

Une « authenticité » qu’il faudrait préserver à tout prix, dans une Afrique perçue dans le même temps par de nombreux étudiants comme étant en retard sur le reste du monde, plombée par des famines récurrentes et maintenue à l’écart de la globalisation par une pauvreté généralisée.

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