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ENTRE DESIRS D’EMERGENCE ET SIRENES DU 3E MANDAT

Dakar, la capitale du Sénégal, reste une place urbaine, mondaine, culturelle et politique de premier choix en Afrique de l’Ouest. Autant elle bouillonne de projets, autant elle focalise la respiration profonde d’un Sénégal qui veut émerger malgré les tumultes de tous genres. En séjour privé du 16 au 21 septembre 2022, le journaliste, Alassane Souleymane, a retrouvé la ville où il a vécu et étudié il y a 20 ans. Pendant presque une semaine, entre le Train express régional flambant neuf, les buildings de la nouvelle ville de Diamniadio et le campus de l’université Cheich Anta Diop, il a observé le Sénégal qui bouge, se construit, rêve d’émergence et débat comme toujours de politique et surtout actuellement, du troisième mandat.

Au moment de l’atterrissage de l’avion, ce vendredi 16 septembre 2022, un regard furtif par le hublot laisse voir une verdure qui contraste avec la latérite entourant la piste, en ce début de coucher du soleil. Connaissant le climat de la région dakaroise, on peut aisément deviner que nous sommes en hivernage.

L’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est la principale frontière aérienne de la capitale sénégalaise pour tout visiteur étranger. Les vieux visiteurs connaissent ici l’existence de cet autre aéroport au cœur de la ville de Dakar, l’aéroport Léopold Sédar Senghor, tombé presque en «désuétude», pour ce qui est du transport civil. L’Aibd est la nouvelle porte d’entrée du trafic aérien et cela depuis son inauguration, en 2017. Son style architectural a l’ambition de montrer au visiteur, la recherche de modernité du Sénégal. Le voyageur de l’espace Cedeao, avec test Covid à l’appui, peut facilement et vite passer les formalités policières et douanières, et s’élancer vers la ville.
Les visiteurs habituels savent aussi que l’avènement de l’aéroport a surtout offert un défi dans le domaine de la mobilité urbaine. Si avec l’ancien aéroport, on entrait de plain-pied dans la ville, le nouveau, lui, est à environ 50 km de la ville de Dakar, avec heureusement, au moment de son inauguration, la présence d’une autoroute à péage. Justement, c’est cette autoroute qui régule presque les prix du transport.

En sortant du hall de l’aéroport, en termes de transport public, vous avez le choix entre le bus et le taxi. Si le premier propose le voyage à 6000 F Cfa, le second vous impose le «waxalé», c’est-à-dire la négociation avec le taximan. Si vous êtes chanceux, ce sera à 15 mille francs au plancher.

L’option du bus permet de découvrir une autre facette de ce transport public dakarois. Le voyage dure presque une heure sur une autoroute, avec six postes de péage facilement franchis grâce à un abonnement électronique à jour. La voie est bien fréquentée. L’on peut voir la nouvelle ville de Diamniadio avec des immeubles modernes sortis de terre grâce au programme Sénégal émergent du président de la République en exercice, Macky Sall. Hotels de luxe, stades de football et de basketball de part et d’autre de l’autoroute, buildings administratifs, représentation de firmes internationales, de services, etc. Plus on avance, plus on constate que le contraste est frappant, avec le changement de standing qui vire aux quartiers populaires. Entre temps, la Forêt classée de Mbao offre une vue verdoyante. Le chemin toise ce qui est un point stratégique ici, la Patte D’oie, espèce d’échangeur multiple qui fait la jonction entre la ville de Dakar et sa banlieue. Les quelques espaces libres pour le sport de masse sont transformés en mares, avec les grosses quantités de pluies qui ont mis à mal le système de canalisation urbaine.

Le point final du trajet en bus depuis l’aéroport Aibd se situe en face du vieux Stade Léopold Sédar Senghor, sis au quartier de Yoff. Si vous n’avez pas quelqu’un pour vous récupérer, des taxis sont disponibles pour toutes destinations dans la capitale.

Un débat politique omniprésent

En 20 ans, de la présidence de Abdoulaye Wade à celle du Président actuel, Macky Sall, les changements urbains notoires sont des échangeurs çà et là, des autoponts, la nouvelle ville de Diamniadio, l’autoroute à péage, la Corniche-Est des Almadies à Dakar-Plateau, etc.

En cette mi-septembre, la politique n’a jamais aussi bien animé le pays et surtout sa capitale. Des élections législatives viennent de se dérouler en juillet. Très disputées, elles ont vu l’inter-coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (Yaw)-Wallu Senegaal, pousser la majorité à un ballotage très serré (82 contre 80) et tout s’est joué à un député près à l’Assemblée nationale, pour avoir les 83 députés de majorité absolue à l’Hémicycle. La rentrée de la nouvelle Assemblée est restée dans les mémoires, tellement la mise en place du Bureau a été tumultueuse, presque en mondovision. Dans ce contexte, la politique est dans tous les débats, notamment dans la presse, avec la promesse du Président Sall de réhabiliter cette fois le poste de Premier ministre dont il s’est départi depuis 2019. C’est dire combien les attentes sont grandes pour l’heureux nommé à ce poste. «Monsieur le Président, nous avons besoin d’un bon père, ou d’une mère, de famille, comme Premier ministre. Un technicien qui s’appuiera sur la compétence, l’efficacité, la loyauté et l’intégrité des agents de l’Administration pour stabiliser le niveau de vie des Sénégalais, promouvoir l’initiative économique, gommer les inégalités, renforcer la cohésion autour du contrat social qui nous unit, par-delà nos différences, nos croyances», glissait Amadou Bassirou Ndiaye, président de Bokk Defar Senegaal, dans une tribune publiée dans les colonnes du journal Le Quotidien dans sa parution du 17 septembre. Et pourtant la veille, le Président Macky Sall, dans un discours à la Nation, tentait de rassurer ses compatriotes au lendemain des Législatives et de la mise en place de la nouvelle législature, et au moment de nommer le nouveau Premier ministre et le gouvernement qu’il dirigera. «Ainsi et ensemble, mes chers compatriotes, j’ai confiance que nous poursuivrons la dynamique du Sénégal que nous aimons, une Nation unie, où bouillonnent sans cesse la passion et la joie de vivre ensemble, une Nation plus forte et plus prospère, dans la paix, la sécurité et la stabilité», tentait de rassurer le chef de l’Etat dans ce discours annonciateur d’une nouvelle ère politique.

D’un point de vue politique, la hantise des Sénégalais, élite et citoyens à la base, c’est de voir s’effriter l’image d’un pays stable et d’une démocratie exemplaire dans une sous-région ouest-africaine en ébullition avec l’avènement de régimes militaires au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, mais aussi avec un contexte sécuritaire fragile au Sahel.
En somme, ce samedi matin du 17 septembre, Dakar se réveille avec une température devant osciller entre 27 et 31 degrés. En bord de mer, un léger vent souffle, le soleil se fait menaçant par des rayons qui résistent à la brise maritime. Ce jour, le Sénégal attend un nouveau gouvernement. Cela commencera par la nomination du Premier ministre, attendue vers 12h, et l’équipe gouvernementale, en début de soirée. Une prouesse presque inédite dans les pays africains où l’on peut avoir 72h entre la nomination du chef du gouvernement et celle des ministres. Mais ce jour, le Président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine veut aller vite : nommer le Premier ministre et connaître la composition du gouvernement ce samedi et partir le lendemain pour Londres, afin d’assister aux obsèques de la Reine Elisabeth II, puis rallier New York, les Etats-Unis, pour l’Assemblée générale des Nations unies.

Une des places fortes de l’espace public dakarois, propice à la discussion intellectuelle et politique, c’est bien la très vieille et glorieuse université Cheikh Anta Diop. Fait frappant pour le visiteur ce samedi matin, le calme sur cette double voie qui va de la Corniche à la Bibliothèque universitaire. Très peu de personnes en vue. L’université est en vacances et donc malheureusement, peu de débats politiques en l’absence d’étudiants et de professeurs. La forte participation du personnel enseignant à la politique, au débat politique, a substantiellement contribué au rehaussement de la qualité de la classe politique sénégalaise, au fil des ans, depuis l’indépendance. De Abdoulaye Wade à Macky Sall, de Sémou Pathé Guèye à Abdoulaye Bathily, de Cheikh Anta Diop à Amady Aly Dieng, de Ousmane Tanor Dieng à Moustapha Niasse, cette université a forgé des cadres et penseurs, qui ont consacré leur temps à l’animation intellectuelle et politique du pays. Leur dessein commun est de faire de leur pays, ce modèle politique et démocratique stable.

Le nom du nouveau Premier ministre est tombé : c’est Amadou Ba, ministre de l’Economie et des finances dans le précédent gouvernement. «Un choix attendu et sans surprise», lance un journaliste, fin connaisseur de la chose politique sénégalaise. «Le président de la République, Macky Sall, tient finalement son Premier ministre. Et pas le moindre, puisqu’il s’agit de Amadou Ba. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut pour avoir fait ses preuves partout où il est passé. Donc tout le monde s’accorde à reconnaître que le tout nouveau Premier ministre, Amadou Ba, est un très bon jockey doté d’un excellent «cheval» de bataille (gouvernement) pour la lutte contre l’injustice sociale, la flambée des prix des denrées alimentaires, l’insécurité et le chômage des jeunes», dira le site d’informations générales seneplus.com.

Le Ter, œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse)

Mais c’est xibaru.sn, un autre site, qui ramènera le débat sous l’angle d’achoppement du moment dans le landerneau politique sénégalais. «Aux yeux des hommes politiques, Amadou Bâ n’est rien d’autre qu’un directeur de campagne pour le chef de l’Etat en vue de la Présidentielle de 2024. Car ils estiment que l’actuel Premier ministre ne fera rien d’autre que valider une troisième candidature de Macky.»

La principale critique que nourrit l’opposition contre Macky Sall, c’est de vouloir briguer un 3e mandat présidentiel. Les Législatives houleuses, la nomination du Premier ministre et du gouvernement sont donc scrutées de très près par les partis d’opposition et leurs militants. Pour le moment, le chef de l’Etat ne confirme ni n’infirme cette intention qu’on lui prête. «Il dit former un gouvernement de combat, mais combat pour quoi pour un président sortant ?», fulmine un universitaire rencontré le jour de la formation du gouvernement. Pour les partisans du locataire du Palais à l’avenue Roume, le combat vaut pour les préoccupations des Sénégalais, les urgences sociales et l’ambition du projet proposé aux Sénégalais de faire de leur pays un pays émergent. C’est tout l’esprit et la lettre du Plan Sénégal émergent (Pse) que le Président Sall propose depuis son arrivée à la tête du pays.

Le Plan Sénégal émergent, Pse, est le nouveau cadre de référence des politiques de la «gouvernance Macky Sall» visant à conduire le Sénégal sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035. Dans la première phase des actions prioritaires, 27 projets phares et 17 réformes, touchant tous les secteurs, sont mis en œuvre. Ils participent à donner un nouveau visage à l’économie et à la société sénégalaises, grâce à leur impact sur le taux de croissance et la redistribution équitable de la richesse nationale. Après une première phase 2012-2019 axée sur son 1er mandat, la deuxième phase du Pse entend se concrétiser par des projets d’envergure à travers la vision 2019-2024. Ses cinq grandes initiatives nationales sont : Pse Jeunesse 2035, Pse Economie sociale et solidaire, Pse Société numérique inclusive, Pse Vert ou la Reforestation durable du territoire national, Pse Cap sur l’industrialisation.

La nouvelle ville de Diamniadio est le terreau idéal pour jauger de l’élan du Pse pour un visiteur. Pour y aller, vous avez plusieurs choix dont le plus parlant est le Train express régional (Tse), objet de fierté mais aussi de critique. Fierté pour sa modernité, l’offre de service. Critique surtout pour son coût : de 568 milliards de francs Cfa, le coût du Train express régional (Ter) est passé à 800 milliards, sans compter la tranche additionnelle de 17 km jusqu’au nouvel aéroport de Blaise Diagne. Tout compte fait, le Train express régional (Ter) est l’un des projets phares du Plan Sénégal émergent (Pse) initiés par le Président Macky Sall. Inauguré le 27 décembre 2021, le Ter relie aujourd’hui le centre-ville de Dakar à la nouvelle ville de Diamniadio.

Articulé avec d’autres modes de transport par un système de rabattement intelligemment pensé, le Ter entend être l’épine dorsale du transport dans la capitale sénégalaise. Le projet est prévu en deux phases : la première, allant de la gare de Dakar à Diamniadio (36 km), est finie. La seconde phase, allant de Diamniadio à l’Aibd (19 km), est en cours d’exécution.

Pour le passager-visiteur qui veut bien jauger la merveille technologique, il faut se rendre à la vieille gare ferroviaire de Dakar, point de départ. Dans le hall, aux heures de pointe, la file est longue devant les guichets. Les rangs se veulent disciplinés et entre gens «civilisés». Pour Diamniadio, la destination finale, c’est 1500 F Cfa en aller simple et le double en aller-retour en 2e classe. Il y a un train toutes les 10 mn et la fréquence est respectée. Précisément, toutes les 10 minutes, du lundi au samedi, de 5h 35 (départ de Diamniadio) et 5h45 (départ de Dakar) à 20h 55, et toutes les 20 min de 21h 05 à 22h 05, dernier départ.

Diamniadio, ville du futur

La chaleur ambiante, dans le hall et sur le quai, se dissipe dès qu’on entre en voiture. La climatisation est parfaite et dès qu’on tombe dans un fauteuil, on retrouve une certaine sérénité. C’est le départ, et une voix automatisée annonce le départ et rappelle quelques conseils de sécurité. La vitesse est maîtrisée, pratiquement pas de bruit de rail à l’ancien comme sur l’historique train Dakar-Niger, aucune secousse. Le freinage est pratiquement imperceptible. Le premier arrêt à Colobane, un quartier jadis connu pour son pont et son marché, avec une mauvaise réputation de nid de «bandit Colobane». Cet arrêt de Ter va sans doute lui donner une meilleure réputation. Dans les voitures, le syndrome du smartphone est quasi présent, surtout chez la frange juvénile des passagers. Chacun a les yeux rivés sur l’écran de son téléphone, souvent écouteurs à l’oreille, ignorant le voisin et attendant d’arriver à son arrêt de Ter. Par les fenêtres, on peut apercevoir une succession de villas, de baraquements, de tassement de ferraille ou de terrains inondés. Souvent l’on aperçoit la mer à quelque 100 mètres. Il faut dire que le premier tracé de Ter suit presque le littoral. A chaque arrêt, le nom de la gare est écrit en graffiti sur le mur, comme pour rappeler la grande culture de graffiti de l’agglomération dakaroise.
«Nous sommes aujourd’hui à 11 millions de passagers, avec un trafic de fréquentation en moyenne de quatre-vingt-cinq mille passagers par jour, depuis sa mise en service en décembre 2021», selon le Directeur général sortant de l’Agence pour les investissements (Apix), Mountaga Sy, le 7 octobre 2022, lors de sa passation de services avec son successeur.

Il a aussi révélé que «le Ter a atteint le pic de quatre-vingt-quinze mille passagers le 5 août 2022, le jour où Dakar était bondé d’eau et que les Sénégalais avaient abandonné les véhicules, et c’est le Ter qui les a tous ramenés à la maison dans des conditions confortables et de sécurité».
Dakar, Colobane, Hann, Dalifort, Beaux-Maraichers, Pikine, Thiaroye, Yeumbeul, Keur Mbaye Fall, Pnr, Rufisque, Bargny, Diamniadio, en tout treize gares sont desservies par ce train moderne urbain, pour un voyage de 45 mn pile-poil.
La gare de Diamniadio est la plus grande après celle de Dakar au départ. Le plan architectural démontre l’ambition de hub qu’on donne à cette partie qui fait le lien entre l’ancienne ville et sa banlieue et la nouvelle ville de Diamniadio. Des agents sont postés à plusieurs endroits pour orienter les passagers.

A la sortie de la gare, ici, le contraste entre les buildings qui sortent de terre et les terrains non bâtis frappe. C’est vraiment une nouvelle ville en construction. Un bus fait la navette entre la gare et certains points de cette zone urbaine qui promeut l’avenir de Dakar. «Entrez ! Le grand stade est devant, mais ce n’est pas loin. Le bus va partir», lance le convoyeur du bus. Un trajet sinueux, dans une succession de latérite et de bitume, laisse entrevoir de tous côtés, des buildings imposants, de près ou de loin. Bâtiments de l’Administration publique, le stade géant Abdoulaye Wade, le Dakar Arena pour le basketball, des hôtels et centres de conférence, etc. C’est ce décor qu’offre la ville de Diamniadio, avec des voies larges qui attendent d’autres bâtiments. Ces infrastructures sont situées de part et d’autre de l’autoroute à péage qu’on observe aisément avec une circulation dense.

Macky Sall : quelle nouvelle offre politique aux sénégalais ?

Le soleil est au zénith et il est ardent. Le moment n’est pas très propice pour une visite non guidée et sans véhicule.

Plus on l’approche, plus le Stade Abdoulaye Wade ressemble à un gros œuf blanc aplati. C’est lui qui a accueilli le match qualificatif des Lions du Sénégal au Mondial 2022 qui démarre en novembre au Qatar.

D’un point de vue d’ensemble, la nouvelle ville de Diamniadio entend projeter le Sénégal et sa capitale dans le futur. Les projets d’infrastructures sont modernes, innovants et futuristes. Ils entendent donner la meilleure explication du Plan Sénégal émergent.

En discutant avec des citoyens sénégalais, dans la ville de Dakar ou dans le Ter vers Diamniadio, on sent une certaine fierté. L’aéroport Blaise Diagne, l’autoroute à péage, le Ter, les routes en construction sont des éléments de progrès indéniables. Sachant leur pays en chantier, ils en veulent plus. Serait-ce dans la continuité avec Macky Sall, au prix d’un troisième mandat, ou faut-il un progrès continu dans l’alternance politique en 2024 ? Tel est le dilemme des Sénégalais, entre les désirs d’émergence qu’offre le Pse de Macky et les frissons du 3e mandat dont les sirènes sonnent aux oreilles des partisans du Président actuel. Il est épié, interrogé à chaque interview, que ce soit par la presse nationale ou celle internationale. Intelligent, pondéré, habile tacticien, fin stratège, le successeur de Abdoulaye Wade connait le passé politique de son pays. «Ce débat, je le traiterai à temps voulu et les Sénégalais seront édifiés. Ce qui est clair, c’est que je ne poserai jamais un acte qui soit antidémocratique ou anticonstitutionnel. Parce que je suis profondément démocrate. Maintenant, je décide de parler quand le moment sera venu. Pas maintenant», répondait-il le 9 décembre à France 24 dans un entretien exclusif.

Des leaders de l’opposition comme Ousmane Sonko du Pastef, des associations de la Société civile comme Y’en a marre ou Afrikajom Center de Alioune Tine élèvent la voie contre cette suspicion de 3e mandat.

Le débat reste donc sénégalo-sénégalais, dans un pays où la politique se discute dans les ministères, les universités, les taxis, les marchés et sur les eaux de pêche. Macky Sall sait ce qu’il veut pour lui et pour le Sénégal, de même les Sénégalais ont leur rêve d’un meilleur Sénégal, dans la lignée de ce que la Présidence actuelle leur offre ou dans une autre vision.

Au Président Macky Sall, beau joueur et homme de paix, de prendre la mesure de la marche du monde et de ses concitoyens. A un moment où le nationalisme se mêle au populisme, où le modèle démocratique occidental est malmené par de fortes aspirations de démocratie à l’africaine, le Président sénégalais n’a plus beaucoup de temps pour expliquer sa volonté à l’horizon très prochain de 2024. Mais quelle que soit la décision de Macky Sall pour 2024, il est constant que la marche vers l’émergence qu’il a initiée semble irréversible car le Pse est passé de slogan à une sorte de lame de fond dont la ville de Diamniadio, le Ter, le Brt et le Pont de Foundiougne sont les incarnations.

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