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ENTRE EQUATION DE L’INFLATION ET LA RENTREE SCOLAIRE

Il faut forcer le passage au marché hebdomadaire de Sahm organisé tous les mercredis. Le constat a été fait ce mercredi 28 septembre, veille de rentrée des classes. Le lieu est pris d’assaut par des parents d’élèves. Ces derniers, la plupart des mères de famille, entre hausse des prix constatés et budget serré, avouent qu’ils font « ce qu’ils peuvent ». D’autant plus que les achats sont loin d’être finis. Il reste les inscriptions et les fournitures scolaires à payer, relèvent les personnes interrogées.

La sono bourdonne de partout avec des décibels vantant les prix des articles accrochés dans des cintres ou posés à même les étals, alourdissant une atmosphère déjà surchauffée par une chaleur caniculaire. Debout sur leurs étals, les vendeurs font preuve d’ingéniosité et d’astuce pour attirer la clientèle.

Après avoir farfouillé dans la friperie, une dame, qui dirige sa fille, portant un sac à dos, s’empresse de trouver une voie de sortie. Dégoulinante de sueur, mais munie de ses emplettes, elle nous confie que la rentrée se prépare dans un contexte « très difficile », le justifiant par la hausse des prix. Ce marché aux puces ne fait pas exception, se désole-t-elle. « Déjà le sac que j’avais choisi, elle (indexant sa fille) l’a refusé. Celui qu’elle a pris est beaucoup plus cher. J’ai acheté deux sacs à 9 mille francs. » La dame qui a requis l’anonymat de préciser qu’elle avait déjà anticipé dans les achats pour souffler un peu. Là, elle annonce que « l’autre bataille » concernera l’achat des fournitures scolaires.
Habiatou Diallo, qui vient de percevoir son salaire en tant que fonctionnaire, est venue, accompagnée de ses trois enfants dont le petit dernier est porté dans le dos. Les deux autres, des garçons, marchent devant elles. « Je suis aussi parent d’élève, insiste-t-elle, également en sueur. Vous avez vu je suis avec mes trois enfants. L’un a eu l’entrée en sixième cette année, l’autre passe en classe de CM1. Le papa est à l’étranger. Du coup, c’est la mère de famille qui s’occupe de tout. Je suis parent avec un grand ‘’P’’, mère et père en même temps. »

Elle ajoute : « avant on pensait que seuls les pauvres allaient à la friperie, mais quand tu veux de bonnes choses, il faut aller à la friperie. J’ai acheté, à chacun, un bon sac au dos, et quelques habits. Mais, il faut dire que tout est cher. » Comme la première, Habiatou Diallo a eu à anticiper : « j’ai déjà acheté les fournitures scolaires d’une valeur de 50 mille F CFA pour chacun des enfants. Avant, c’était moins cher. » D’où son appel à l’endroit du gouvernement : « S’il pouvait subventionner les fournitures scolaires, ça va nous soulager. L’Éducation n’a pas de prix, mais l’école coûte cher aujourd’hui. »

Son sachet bien protégé, madame Ndiaye presse le pas aussi. Mais elle répond à notre sollicitation. Ce, pour insister sur la hausse des prix. « J’achète pour mes neveux, signale-t-elle. Les deux enfants de mon frère. Le budget, c’est à mourir de rire. On fait avec les moyens du bord. Les prix ont augmenté. Ils exagèrent aussi (en disant) que c’est à cause de la guerre en Ukraine. »

Le petit Serigne Fallou, en classe de CP, cette année, venu accompagner de sa grande sœur, n’aura droit aujourd’hui qu’à une paire de chaussure, nous confie son accompagnatrice, Marième Badiane, évoquant toujours la flambée des prix. « Je voulais lui acheter des pantalons, un sac et des chaussures mais là, j’ai vu que ce n’était pas possible parce que c’est très cher. »

Astou Diop décroche des cintres pour montrer les articles à ses deux filles, à l’intérieur du marché. « Chaque année, je viens ici parce que j’habite à côté, dit-elle. C’est plus proche de chez moi. Je suis venue avec mes jumelles mais mon homonyme est restée à la maison. Je dois acheter quelque chose pour elle aussi. Je préfère ne pas encore penser aux fournitures. Il faut que les enfants s’habillent d’abord. »

Trouvée assise devant un étal de chaussures, en face, une cliente, est absorbée dans ses pensées. En voici la raison : « on est à la veille de la rentrée. Nous avons fait les inscriptions. On a acheté les tenues. Là, nous sommes en train d’acheter les chaussures. Les prix sont très élevés. Même pour les tenues, vous achetez une chemise à 5 000 F CFA, il faut débourser la même somme pour le pantalon ou la jupe. Vous êtes d’accord avec moi que l’enfant ne peut pas avoir une seule tenue. Il faut en acheter deux ou trois. Il faut aussi des tenues de sport. Ce n’est pas facile pour nous, parents d’élèves. On fait ce qu’on peut. L’essentiel, c’est que les parents commencent, d’abord. Après, on pourra ajuster. Les fournitures, c’est pareil. Les chaussures que j’achetais à 2500 F CFA, j’ai déboursé, cette fois, 4 000 F CFA, difficilement. Là, j’étais venue pour prendre trois paires mais je n’ai pu en avoir que deux aujourd’hui ».

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