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LES MILLE ET UNE DIFFICULTES D’UN SECTEUR POURVOYEUR D’EMPLOIS ET DE CROISSANCE

Le secteur du tourisme, pourtant grand pourvoyeur d’emplois et de croissance, tarde à se remettre totalement de la pandémie de Covid-19. L’éclaircie notée il y a quelques mois est en train d’être remise en cause par la guerre en Ukraine.

Selon Doudou Gnagna Diop initiateur de l’Organisation Nationale du Tourisme Sénégalais et de l’Elite Ecole Hôtelière et Tourisme de Thiès (Eeht), il faut inévitablement aller vers une politique de relance pour venir à bout des mille et une difficultés du secteur.

«Relance du tourisme après la Covid et crise économique en Europe, continent en guerre », c’est le thème choisi ce week-end par Doudou Gnagna Diop initiateur de l’Organisation Nationale du Tourisme Sénégalais et de l’Elite Ecole Hôtelière et Tourisme de Thiès (Eeht), pour mettre sur la table les mille et une difficultés du secteur du tourisme. Selon lui, pour en venir à bout, la situation recommande une véritable politique de relance qui est d’ailleurs inévitable. Et la meilleure manière, selon Doudou Ndiaye Copa ancien élève de l’école hôtelière, est d’aller vers la tenue d’assises du tourisme tous les deux ans. Il estime que le cadre de l’industrie touristique est si fragile, mais l’Etat a attelé la charrue avant les bœufs, en mettant l’accent sur la promotion des voyages. Il cite par exemple les conditions de création de la station balnéaire qui avait nécessité le déplacement de populations. Pour lui, il fallait d’abord une bonne sensibilisation des populations pour qu’elles connaissent réellement ce qu’est le tourisme. On parle de 300 à 400 milliards par an dans les caisses de l’Etat, mais il faut déterminer la part de ces populations qui subissent les affres du secteur. D’après lui, il ne faut pas se cantonner seulement sur la saisonnalité, mais il urge aussi d’explorer le marché scandinave (la Suède, la Hollande, l’Allemagne), mais aussi le marché intérieur pour permettre aux Sénégalais de découvrir leur propre pays et le marché africain. Une telle opération ne peut réussir à ses yeux, avec la mise à disposition de moyens conséquents, pour faire la promotion de la destination, mais avoir une compagnie aérienne compétitive.

Doudou Gnagna Diop souligne que depuis la Covid, il y a des problèmes sur la fréquentation de la destination. Il s’y ajoute un facteur exogène venu de l’extérieur et qui a terrassé notre industrie touristique. C’est ainsi qu’à peine les hôtels et les structures d’accueil ont-ils commencé à se relever que la guerre en Ukraine a éclaté. Et ils sont en train de souffrir encore. Il ajoute : « C’est parce que tous les prix ont flambé d’un seul coup. Et quand on est habitué à commercialiser un produit à un prix fixe calculé par rapport aux facteurs de production, c’est totalement difficile de piloter une affaire en termes économique, financier et même social, si ces prix des facteurs de production doublent, voire triplent d’un seul coup. Mais aujourd’hui, les acteurs tiennent grâce à l’espoir, à l’optimisme de dire qu’il s’agit d’un pays vivant, qui a de l’avenir, des potentialités avérées ». Il révèle qu’après avoir fait une prospection au niveau des marchés émetteurs, notamment en France qui concentre 80% de la clientèle du pays, il ne doute pas que le tourisme va se relancer, d’autant plus que le pays est très compétitif en termes de prix, notamment dans les agences de voyage où les prix affichés sont en-deçà de ceux des concurrences de proximité. « C’est la raison pour laquelle j’ai voulu partager ces informations avec les acteurs locaux, en l’occurrence tous les producteurs, tous les investisseurs », souligne Doudou Gnagna Diop. Pour lui, le tourisme, ce sont des circuits de distribution suivant les parts de marché et les produits touristiques. Le Sénégal compte pas mal de produits touristiques, mais aussi une offre touristique qui est enviée, parce qu’ayant une notoriété dans la localité subsaharienne, malgré les difficultés, les compositions incongrues.

A l’en croire, il faut maintenant redimensionner la manière de faire la promotion car dans le pays, l’habitude est de faire les mêmes choses. Même si elles sont positives, il faut prendre la peine d’améliorer et dans l’industrie touristique, il faut aussi innover. « Après tous ces événements qui sont en train de se passer et qui sont négatifs et néfastes pour le secteur, il est clair que va suivre une puissance économique dans l’industrie touristique. C’est parce que le Sénégal a des opportunités économiques via ses ressources naturelles, sa proximité avec les marchés émetteurs. L’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est aussi un grand atout et d’ores et déjà, il a fait grimper le taux de fréquentation du pays en termes de voyages par rapport aux années précédentes. Mais on ne peut pas créer une plateforme aéroportuaire de cette envergure pour faire du pays un hub international et ne pas créer des hôtels, des structures d’accueil de qualité dans tous les alentours. Avec la diversité de notre offre touristique, nous avons déjà des créneaux qui marchent et s’ils sont méconnus du grand public, c’est parce qu’ils ne sont pas vulgarisés, alors que des estimations statistiques ne sont pas à la portée des populations, notamment celles dont l’infrastructure hôtelière se trouve à la porte de leur maison et aussi, il n’y a point une bonne communication émanant de nos dirigeants » a-t-il indiqué.

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