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L’IMAM NDAO INHUMÉ À KAOLACK

Le prédicateur très influent s’est est allé. Imam Alioune Badara Ndao a rendu l’âme hier à l’hôpital Fann de Dakar des suites d’une courte maladie. Son inhumation a eu lieu ce mardi dans l’après-midi à Kaolack en présence d’une foule immense qui venait lui rendre un dernier hommage et lui faire ses adieux.

C’est un « grand imam » qui vient de tirer sa révérence. Oustaz pour certains, imam pour d’autres, les étiquettes ne manquent pas pour désigner le rang spirituel du saint homme rendu célèbre par son arrestation par la justice sénégalaise, pour « apologie du terrorisme et association de malfaiteurs » en 2015.

Cette arrestation avait défrayé la chronique et occupé les médias sénégalais et même étrangers pendant plusieurs mois voire des années puisque cet épisode judiciaire a pris fin en 2018, date à laquelle, Imam Ndao a été relaxé par le juge Samba Kane, des chefs d’inculpation précités mais l’avait reconnu coupable de détention illégale d’arme à feu. Une sentence qui lui avait valu un mois d’emprisonnement assorti du sursis.

En tout état de cause, à sa sortie de prison et après avoir été relaxé en première instance, le prédicateur musulman n’a pas cessé de clamer haut et fort son innocence et de cracher ses vérités sur le régime du président Macky Sall qui est selon l’érudit, à l’origine de ce qu’il qualifiait de mascarade judiciaire qui n’avait pour but que « d’éliminer un homme de Dieu qui se bat contre le calendrier LGBT », pour ainsi reprendre en filigrane ses termes.

En effet, c’est un secret de Polichinelle de dire qu’entre le défunt imam et l’actuel chef de l’Etat, c’est comme chien et chat car, les propos du saint homme dérangeaient sans doute le sommet de l’Etat. D’ailleurs, certaines indiscrétions soupçonnent la main invisible des autorités qui seraient les artisans de cette mort « programmée ».

En exemple, Cheikh Oumar Hann, a récemment averti sur un danger qui menace le guide religieux cloué au lit. Selon lui, il serait une erreur gravissime de l’expédier en Europe pour des soins médicaux, sa conviction étant, « l’imam a été fiché par la France comme ennemi de l’Etat Français donc, le conduire dans ce pays reviendrait à le jeter dans la gueule du loup. Bref, ces exemples pour dire l’engagement et sa fermeté dans ses convictions religieuses. D’ailleurs, à son domicile sis à Ngane extension de Kaolack, les propos recueillis faisaient état d’un homme de valeur qui se battait pour les principes de l’islam quel qu’en soit le prix. C’est pourquoi d’ailleurs, il a eu des difficultés avec « les autorités sénégalaises qui ont activé la justice pour le faire taire ».

Tout compte fait les témoignages convergent vers un seul point, un homme pieux qui a servi d’exemple pour tout musulman et qui vivait avec modestie comme le souligne un de ses disciples trouvé sur les lieux. « Mon maitre vivait dans une modeste chambre, malgré son influence et ses possibilités de vivre comme un prince », a laissé entendre Oustaz Mouhamed Lo.

L’imam repose désormais à Kaolack, après son décès survenu à l’hôpital Fann de Dakar, dans la nuit du lundi au mardi. Retenons que, au regard de son influence et de sa popularité, une foule immense a assisté à son inhumation hier. Il aura fallu attendre plusieurs heures avant de le mettre sous terre puisque les lieux refusaient du monde et chacun voulait faire ses adieux en touchant le cercueil du saint homme.

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