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CONCERT CONTRE LE 3EME MANDAT, DES ARTISTES SENEGALAIS BOYCOTTENT

Alioune Tine d’Afrikajom Center et un groupe d’artistes de onze pays africains dont Didier Awadi du Sénégal et Meiway de la Côte d’Ivoire, ont envisagé d’organiser un concert ce samedi 17 septembre 2022 au Radisson Blu. C’est pour eux, l’occasion de lancer la campagne pour la limitation des mandats en Afrique. Au dernier moment, l’autorité administrative a interdit le concert faute d’autorisation que l’hôtel Radison Blu a exigée aux organisateurs. Exploitant la déclaration des initiateurs, la presse titre : «Alioune Tine, Meiway, Didier Awadi et compagnie mettent la pression sur Macky Sall contre un troisième mandat.»

En plus de Meiway (Côte d’Ivoire), Awadi (Sénégal), le concert devait réunir sur scène, neuf autres artistes du Niger, du Togo, du Gabon, de la Rdc et du Bénin. Avec un single déjà enregistré sur la démocratie. Auparavant, dans la démarche de Alioune Tine et Didier Awadi pour faire participer des artistes-musiciens sénégalais au projet politicien, la plupart des artistes approchés ou contactés ont décliné la proposition. «J’étais contacté avec des amis artistes pour prendre part au projet contre le troisième mandat en Afrique avec des propositions de cachets intéressants, mais, à y voir de près, nous avons refusé de participer à cette campagne dont l’argent vient de l’extérieur et aussi dont la pertinence laisse à désirer car on a voulu nous embarquer dans une histoire politicienne qui ne dit pas son nom», confie un groupe d’artistes sénégalais.

Deux paroliers sénégalais ont refusé d’écrire le texte du single dont les grandes lignes constituent des accusations légères et partisanes. Au fait, à quel jeu joue Alioune Tine ? Cet acteur de la société civile partisane, qui obéit aux instructions de ses bailleurs de fonds étrangers, fait feu de tout bois pour l’instabilité du pays, pour que son fonds de commerce et de chantage puisse prospérer au profit des fossoyeurs étrangers du Sénégal. C’est pourquoi Alioune Tine soutient ce projet «gabégique», le Mémorial de Gorée de son ami Amadou Lamine Sall, ce poète en mal d’inspiration, au moment où des jeunes plumes, Mbougar Sarr, Khalil Diallo, Hamidou Anne, Diary Sow, Elgas, et d’autres plumes confirmées comme Seydi Sow, Rakhmatou Seck Samb, Boris Diop, Colonel Moumar Guèye, Sokhna Benga, Mariama Ndoye, Andrée Marie Diagne, entre autres, enrichissent la production littéraire africaine et mondiale. Vouloir tenir un concert dans un hôtel 5 étoiles et y loger pour même des répétitions, c’est un budget lourd. D’où vient le financement d’un tel projet ?

Mais, chaque pays a ses lois et règlements et aussi sa Constitution. Et n’importe quel citoyen peut poser sa candidature. Y compris celui qui veut faire un troisième mandat ou pas. Mais c’est au Conseil constitutionnel de valider ou d’invalider : c’est ça aussi la démocratie, respecter les institutions. Me Wade a fait un 3ème mandat validé par le Conseil constitutionnel, mais il a perdu l’élection présidentielle. Le Sénégal a continué. Mais on n’en est pas encore là, des artistes aux objectifs inavoués veulent être aussi politiciens à ce point.

L’autorité a raison de dire stop. Frédéric Meiway, personne ne l’a entendu pendant plusieurs années en Côte d’Ivoire élever la voix sur le 3ème mandat ou sur l’ivoirité. Au contraire, il était l’un des défenseurs de cette thèse d’exclusion. De quelle démocratie il nous parle. Et Meiway n’est plus productif musicalement, il s’accroche sur des fonds étrangers. En Côte d’Ivoire, Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly, Magic System et tant d’autres ont dénoncé l’ivoirité.

Au Sénégal, plusieurs artistes contactés n’ont pas suivi Didier Awadi et Alioune Tine car Didier Awadi est un artiste-affairiste. Le panafricanisme en bandoulière est du business pour lui. Depuis l’éclatement de Positive Black Soul, depuis qu’il a fait sortir Amadou Barry alias Doug E Tee, Didier est l’ombre de lui-même. Il ne chante pas bien, il n’est pas créatif. L’essence de Positive Black Soul, c’était Doug E Tee, le rappeur à la voix d’or. Didier s’est lancé dans le trafic d’influence, l’affairisme de mauvais goût, la chasse aux subventions. Tenez-vous bien, lorsque l’appui du Président Macky Sall devait revenir pour chaque artiste ou acteur culturel, une aide uniquement, Didier Awadi s’est vu aider à trois reprises avec ses ouailles (Studio Sankara) sur fonds Covid Cinéma, Musique sur le Fonds Association des métiers de la musique (Ams), Sodav sur le fonds Covid des droits d’auteur. Ensuite, Didier Awadi, avec ses amis Fou Malade, Simon Kouka, Doctor Graffiti, Safouane Pindra, Nitt Dof (Pastef), Kilifa et Thiat (Keur Gui) se sont presque accaparés du Fonds des cultures urbaines, au détriment des autres rappeurs comme Daara J, Bamba J Fall, des rappeurs et acteurs des cultures urbaines des régions. Tout cela à cause des complicités d’agents du ministère de la Culture. A la tête, le ministre de la Culture et de la communication.

Force doit rester à la loi dans un pays nouvellement gazier et pétrolier, l’Etat doit surveiller et annihiler rapidement les velléités et tentatives de déstabilisation d’où qu’elles viennent. Le Sénégal, fidèle à sa tradition de stabilité sociale grâce aux mécanismes endogènes de consolidation de la cohésion sociale, doit faire face aux oiseaux de mauvais augure qui ambitionnent de faire basculer ce pays vers le chaos. Il appartient à l’Etat de remplir pleinement sa mission régalienne de défendre le Sénégal, de garantir la paix et la sécurité pour un développement souhaité.

Ahmed DIOP
Artiste et acteur culturel

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