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CE N’EST PAS ENCORE LE RUSH DANS LES ÉCOLES

L’année scolaire a démarré depuis jeudi passé sur l’étendue du territoire national. Mais le constat est que jusqu’à présent, les élèves se font désirer, aussi bien dans les établissements publics que privés. Très en verve, certains enseignants accusent les parents d’être la cause de l’absence des élèves parce que, disent-ils, ils n’accordent plus d’importance à l’instruction de leurs enfants.

A l’école Unité 5 des Parcelles Assainies de Keur Massar, l’ambiance est morose. Dans son bureau, le directeur de l’école, aidé par son adjoint M. Thiam, reçoit quelques parents d’élèves venus inscrire leurs enfants ou faire des demandes de transfert pour d’autres établissements. A côté, discutent calmement des enseignants devant les salles de classe, donnant l’impression de n’être pas pressés de renouer avec la craie. Le démarrage des cours n’est toujours pas effectif. Car, seuls quelques rares élèves sont présents dans les salles. Ils s’exercent à la lecture.

De l’avis de l’adjoint du directeur de l’école, M. Faye, cette absence massive des élèves relève de la responsabilité des parents. «Nous avons commencé depuis le jeudi passé les cours par des révisions. Mais il y a toujours un taux d’absence très élevé. Par exemple, dans ma classe de CM², seuls 20 élèves sur un effectif de 50 sont présents, regrette l’enseignant. A ses yeux, cela est peut-être lié à l’événement religieux (Gamou), mais surtout à un manque d’attention des parents d’élèves qui n’accordent plus d’importance à l’instruction de leurs enfants. « Beaucoup de parents attendent jusqu’au mois de novembre pour inscrire leurs enfants, sans se rendre compte que cela porte préjudice à ces derniers. Alors qu’ils pouvaient envoyer les enfants à l’école en attendant d’avoir les moyens pour leur acheter des fournitures scolaires et les inscrire», affirme l’adjoint au directeur de l’école des P.A Unité 5. Il exhorte ainsi les parents à préparer leurs enfants à l’avance en achetant tout le matériel nécessaire, mais surtout à les accompagner le jour j à l’école.

Un avis partagé par sa collègue qui préfère garder l’anonymat. Elle trouve que les parents sont négligents. « Le constat est presque général, les parents ne se préoccupent plus de l’instruction de leurs enfants. Et ils veulent mettre cette responsabilité sur le dos des enseignants. Alors que c’est une tâche qui devrait être partagée, parce qu’un enseignant ne peut pas aller dans les maisons pour obliger les élèves à venir à l’école. C’est le rôle du parent », peste notre interlocutrice. Pire, poursuitelle, les parents ne contrôlent plus leurs enfants. «Si les élèves récoltent de mauvais résultats, ils (parents, Ndlr) imputent la faute aux instituteurs, alors qu’on ne voit même pas certains élèves. Et si on convoque les parents pour les informer du comportement de leurs enfants, ils ne viennent pas », se désole-telle.

CERTAINS PARENTS ATTENDENT PRESQUE LE MOIS DE JANVIER POUR INSCRIRE LEURS ENFANTS

La situation est identique dans les établissements privés. On peut compter les élèves sur les bouts des doigts. Le mois qui est déjà avancé est certainement passé par-là. Aux cours privés Aiguillon de Keur Masssar, les élèves viennent au comptegouttes et la plupart du temps, c’est pour s’inscrire. Le directeur de l’école, M. Diop, avoue que le démarrage des cours n’est pas effectif dans son établissement.

A l’en croire, d’ici demain (aujourd’hui, ndlr), la plupart des classes vont démarrer leurs cours. « Les enseignants ont tous reçu leurs emplois du temps. Nous avons terminé de dresser les listes des classes, et on espère débuter les cours avec les élèves qui sont inscrits », ajoute le directeur du groupe scolaire Aiguillon. Il déplore par ailleurs l’attitude de certains parents qui attendent presque le mois de janvier pour inscrire leurs élèves. Pour lui, ces derniers portent préjudice à leurs enfants. «L’école démarre au mois d’octobre et c’est à partir de ce moment qu’on inculque les enseignements aux apprenants. Donc si on rate le début, il est très difficile à l’élève de rattraper le train. D’ailleurs beaucoup de retardataires rencontrent des difficultés parce que les enseignants ne pourront pas revenir en arrière», affirme le directeur du groupe scolaire Aiguillon de Keur Massar.

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