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UN AVEU !

Des populations qui ont foi dans une culpabilité et réclament des sanctions. Un président qui, dans son message à la nation, déclare : « L’exploitation du rapport de la Cour des comptes sur la gestion financière de la pandémie de Covid-19 suivra son cours conformément aux dispositions légales et réglementaires en la matière. » Au-delà des symboliques et autres considérations partisanes, une vérité : un aveu ! Une véhémence des uns et un silence des autres sont une preuve indéniable de l’existence d’un État. Tous ne doivent-ils pas œuvrer à son renforcement ? Ainsi que Serigne Mountakha Mbacké en a donné l’exemple en restaurant la plénitude des pouvoirs des forces de sécurité à Touba.

L’État n’échappe pas souvent à la répugnance du discours politicien. Ou le plaisir des assauts répétés d’hommes et de femmes qui s’illustrent à ouvrir des latrines. Pour l’honneur de ces personnes qui ne font que le travail pour lequel ils sont rémunérés, un certain discours ne mérite-t-il pas d’être renouvelé et la sincérité devenir un viatique dans la bouche des acteurs de l’espace politico-médiatique ? En effet, beaucoup sont à plaindre qu’ils vitupèrent à longueur d’année sur la seule foi des rapports des corps de contrôle et autres institutions de l’État. Certainement, une des raisons pour lesquelles, tous grands leaders qu’ils se veulent, terreurs d’une mal gouvernance, « ils seraient aussi peu dangereux que des chats auxquels des souris auraient passé des sonnettes ».

Le travail des corps de contrôle de l’État n’est pas une entreprise qui n’eut jamais d’exemple. Ils sont des milliers à accomplir la mission quotidienne, sans imitation aucune, dans l’anonymat de leur statut, ces multiples tâches qui maintiennent un pays en état et en font cette convoitise des politiciens qui, une fois aux affaires, ont la manie de transformer tout ce qu’on leur confie en friandises et autres sucettes. Feu Siaka Ndiaye, un grand lutteur sérère de son temps, paradait avec un chant rythmique (bàkk) simple mais combien instructif. À cette époque là, il existait des sucettes sous forme de sifflet (tangal mbiip en wolof). Ce lutteur chantait : « Siaka Ndiaye tangal mbiip / Kayaya Ndiaye tangal mbiip / Di macc di mbiip day yàq xale (porté au sifflement par les délices des sucettes témoigne du caractère corrompu du comportement et gâche une réputation de quelqu’un). » Surtout que le jeu politicien végète encore dans l’infantilisme.

Le souci du qu’en dira-t-on
Aujourd’hui, le combat politico-médiatique, c’est se passer tous ses caprices, être fantasque à souhait, au gré de ses désirs… Ne jamais faire l’aveu d’un délit ou d’un crime… Sauf à obtenir des faveurs d’impunité… Vivre en putois menacé, à la puanteur légendaire. Et, cette horreur politicienne, d’honnêtes agents de l’État en font des frais toute une carrière durant. Des mots qui blessent, de fausses accusations qui tuent, des carrières hypothéquées… Sans entamer le moral de beaucoup et altérer gravement l’efficacité générale. Un État n’a pas la mémoire courte contrairement aux politiciens sans conscience pour se retourner sur un passé, même récent, et exhumer des niaiseries belliqueuses qu’ils prononcent sur cet État qu’ils ambitionnent de diriger.

Dans Khary Gaye (voir Les contes d’Amadou Koumba), Birago Diop parle du « devoir qu’entraîne avec soi le souci-du-qu’en-dira-t-on ». À méditer… pour qu’on arrête de dire davantage, dans une insolence gratuite, « des paroles qui font bien mal jusqu’au plus profond du cœur » de citoyens qui servent utilement et humblement l’État. Car, à force de laisser trop souvent leur esprit flâner dans des chemins tortueux de politique politicienne, des acteurs du jeu politico-médiatique ne peuvent plus se hisser à une stature d’homme d’État. Aujourd’hui comme demain, ils sont ou seront de simples cercueils qui se croient dépositaires de pouvoirs et autres prérogatives d’hommes d’État.

Dans l’histoire d’un pays, il arrive des moments où il ne s’agit point d’être favorable ou non à quiconque, à quoique ce soit… Il faut observer, faire observer… Les ambiguïtés du moment sont les incertitudes qui handicapent le devenir. Construire un vivre-ensemble dans un État au service exclusif des populations et non des politiciens doit être une affaire de tous. Mais le fatal est là qui se poursuit : asservir l’État à des fins politiciennes… Le mettre sous la dépendance d’une caste incapable de dompter ses propres lubies et autres caprices déraisonnables. D’ailleurs, qui n’a jamais été digne dans l’opposition pourrait-il l’être au pouvoir ? Et vice versa… Ainsi, même quand des promesses de lendemains meilleurs sont de portée, des déceptions s’ensuivent. Rien qui ne soit assuré et exécuté par cet État au service exclusif des populations, fort du respect de tous, ne pourrait conduire à ce changement devenu une camelote de vendeurs de rêves.

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