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MORTAL MARS

A trop vouloir se faire désirer on finit par se faire oublier. Si je comprends bien, je peux dire, par analogie, qu’à trop vouloir se faire peur, on finit par se faire audacieux. Et qui dit courage, bravoure, hardiesse, ou encore intrépidité, dit héroïsme. 

De ce point de vue, les Sénégalais sont bien servis. Il suffit de plonger dans le passé, conté et jamais écrit, par ceux qui soutiennent, que nous ne sommes pas suffisamment rentrés dans l’histoire, pour savoir que nos concitoyens ont de qui tenir. 

Ils l’ont montré et démontré encore à qui voulait le voir, jeudi dernier 

Vaquant à leurs occupations, non sans humour. Loin d’être tétanisés par la bunkérisation de Dakar, et attentifs aux bruits de couloir du Palais de justice, où se rendait El Phénoméno Sonko, pour son audition, devant le juge d’instruction, Monsieur Oumar Maham Diallo, vedette malgré lui, d’une téléréalité sulfureuse et rocambolesque.

Comme il sait le faire, le génie sénégalais a survolé la journée que d’aucuns avaient prédite rouge sang, ignorant sans doute, que bon scénariste, ce génie rebondissant ferait place aux “jounaleux”, pour qu’ils la meublent de rivalité et d’envolées dignes de l’arène. 

Il faut que chacun en ait pour son émotion. Notre ADN nationale. 

Moralité de fin de journée, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. Le Juge a entendu El Phénoméno, qui est rentré chez lui, amputé de quelques gros bras, cueillis la même journée à Thémis pour coups et blessures. 

Quant à Dame Justice, jusqu’ici édulcorée par la perception galvaudée, elle a tiré son épingle du jeu, sous haute protection digne des polars hollywoodiens. 

Politiquement parlant, ce ne fut pas mal non plus. Des postures contradictoires sur la riposte à Yewwi, aux remontrances de cadres dopés du pouvoir, il en est ressorti toutefois une constante que les Sénégalais demandent de garder á l’esprit. 

A savoir, toujours aller á l’essentiel. Parce que ce n’est qu’ainsi, en sociologie politique, que l’on trouve les ressorts pour ne pas sombrer dans la peur et basculer dans la déraison.

C’est là, une invite manifeste, d’arrêter de surfer sur la manipulation des masses populaires, fortement éprouvées par les dures réalités de leur quotidien, mais non moins déterminées à tourner la page de mars 2021. 

Tranquilles. Pragmatiques. Voilà comment se sont montrés jeudi dernier les Sénégalais. Ils veulent un climat social paisible, une vie moins chère, des vivres plein le frigo, une justice taillée pour tous et non à la tête du client. 

Quant à El Phénoméno Sonko, de retour chez lui et à la disposition du juge, il va voir venir et étoffer sa défense. L’essentiel étant pour lui de se tirer d’affaire et qui sait de retrouver le Macky sur le chemin de la présidentielle. Reste qu’Adji Sarr n’a pas dit son dernier mot. Quand je vous dis que nous sommes dans un pays d’héros et d’héroïne.

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