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UNE AUTRE IMAGE DU SENEGAL EST POSSIBLE

L’histoire nous a appris l’existence de mégastructures réalisées par certains pays à un moment où il n’a point été question de technologie ou d’autres moyens sophistiqués auxquels notre monde est aujourd’hui exposé. Il y a trente ans, Dubaï était encore un désert et aujourd’hui, il est devenu un centre d’affaires incontournable. Ils l’ont voulu, ils l’ont planifié et ils l’ont réalisé.

Pour ce qui est de notre pays, le patrimoine infrastructurel que les colons ont légué au lendemain de notre indépendance, donnait au pays plusieurs longueurs d’avance sur le reste du continent. Une exploitation objective de ce patrimoine et une volonté politique intégrant l’élaboration d’une vision stratégique rassemblant les citoyens autour d’une direction commune pour l’avenir, nous auraient permis d’être le modèle d’un pays, anciennement colonisé, assujetti et exploité, mais qui, aujourd’hui, grâce aux efforts conjugués de ses fils et filles, est devenu un pays résolument décidé à se placer de façon durable sur la rampe du développement.

Certes, le réseau routier a été renforcé par endroits avec la création de voies de contournement à Dakar et Thiès. Toutefois, le travail aurait pu continuer en rase campagne avec l’aménagement d’aires de repos dotées de dispositifs sécuritaires d’accompagnement. Ce réseau routier pourrait aussi être soulagé par le rétablissement du rail en tant que moyen de rassemblement et de développement du monde rural, de transport, d’écoulement des produits du terroir et de support au tourisme.

Dans cette optique, la voie maritime aurait aussi son rôle à jouer dans le cadre du tourisme. Ainsi, la mise en œuvre de la ligne Dakar-Saint Louis-Dagana-Mauritanie-Kayes pourrait revêtir une très grande importance. De même, la ligne Dakar-Rufisque-Bargny-Mbour participerait à l’amélioration de la mobilité urbaine dans la capitale, qui suffoque maintenant plus que jamais.

Comme nous le savons tous, Dakar représente 0,3% du territoire national, abritant presque toutes les activités économiques du pays, au moment où les autres 13 régions restent vides et assistent au départ de leurs populations vers les opportunités concentrées à Dakar. Cette situation confirme l’idée de certains spécialistes, selon laquelle «l’urbanisation est souvent liée à l’économie ; l’augmentation des possibilités d’emploi, un marché centralisé, de meilleurs salaires et des salaires individuels plus élevés ont tous attiré les gens vers les villes. Pendant longtemps, ce sont ces facteurs d’attraction qui ont provoqué la croissance des villes».

Les dernières estimations font état de plus de quatre millions de personnes résidant à Dakar dans une promiscuité sans nom. La densité de cette population explique les embouteillages qui sont vécus à longueur de journées, avec leur impact négatif sur notre économie, sans compter la pression sur les services sociaux de base qui sont constamment débordés.

Le projet de Diamniadio, qui devait jouer en quelque sorte un site d’accueil, ne dispose pas de toutes les structures de base indispensables à son bon fonctionnement (absence d’un réseau d’assainissement surtout). Mais l’absence d’un tout-à-l’égout n’est pas seulement à déplorer à Diamniadio, car les autres projets immobiliers qui continuent à sortir de terre continuent de présenter des rues latéritiques anormalement étroites, comme si l’Ordre des architectes n’existait pas chez nous.

Toutes ces insuffisances peuvent cependant être corrigées avec un peu plus de rigueur dans la gestion et la réalisation de ces projets.

Au demeurant, la pandémie du Covid-19 nous a suffisamment montré que le télétravail était possible. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, seuls les ministères de souveraineté (Affaires étrangères, Défense, Intérieur) devraient rester à Dakar. Les autres ministères et agences gouvernementales pourraient très bien se retrouver dans les autres régions et fonctionneraient tout aussi normalement dans le cadre d’un Wide Area Network (Wan), que nos techniciens en informatique n’auraient aucune difficulté à mettre en place. Il faut juste une vision stratégique pour que le Sénégal présente une autre image qui serait en parfaite adéquation avec son histoire.

Alioune FALL
08, Comico Mermoz

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