LES CANDIDATS S’ENGAGENT FACE AUX COMMUNAUTÉS
La criminalisation de l’homosexualité, le contrôle de l’Assemblée nationale sur la gestion du pétrole et du gaz, se sont entre autres sujets, invités aux débats, hier à la clôture des rencontres «Paroles aux communautés» dans le cadre de la caravane «Yobbalu député». Une initiative d’Afrikajom center d’Alioune Tine, en collaboration avec Oxfam.
Après Kolda et Saint-Louis, Dakar a accueilli hier, l’Initiative «Yobbalu député», un moment où les candidats aux élections législatives du 31 juillet font face aux communautés, aux jeunes et aux femmes. Une initiative d’Afrikajom center et d’Oxfam qui vise à la promotion de l’institution parlementaire, à la promotion d’un nouveau type de député «qui ne sera plus un député d’un parti, d’une coalition, du président de la République mais un député au service de l’intérêt commun, de tous les citoyens sans discrimination», d’après Alioune Tine. Selon toujours le Président d’ Afrikajom center, il s’agit de la restauration d’un débat citoyen. «C’est aussi de promouvoir le débat citoyen. C’est par le débat qu’on peut promouvoir la démocratie, qu’on peut réinventer la démocratie, qu’on peut faire progresser la démocratie», argue encore Alioune Tine.
Toutes les coalitions étaient représentées à savoir Naantague askan wi, Aar Sénégal, Les serviteurs Mpr, Bokk gis-gis, Bunt-Bi, l’inter coalition Yewwi askan wi-Wallu, et Benno bokk yaakaar, la coalition présidentielle.
Les échanges entre le public et les prétendants à l’écharpe de parlementaire ont tourné autour de plusieurs thématiques. La politique culturelle, l’insécurité dans certaines zones de Dakar comme Keur Massar, le rôle de l’Assemblée nationale pour une bonne gestion des ressources naturelles découvertes au Sénégal, le financement des femmes, l’emploi des jeunes, l’éducation et l’enseignement supérieur. La question de la gestion des inondations a été aussi abordée.
En réponse aux interpellations, les candidats ont pris des engagements. Aar Sénégal annonce qu’elle va proposer un projet de loi sur le «patriotisme économique», en obligeant l’Etat à protéger les entreprises privées face aux entreprises étrangères. La coalition les Serviteurs, elle, songe travailler pour que la loi sur le contenu local soit opérationnelle. La coalition Bokk gis-gis promet de porter des arguments à l’Assemblée pour plus de sécurité dans le pays, et lutter contre les inondations. Bunt-Bi dans son programme veut promouvoir la rupture dans l’élaboration des lois, industrialiser l’économie sénégalaise, la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal.
Sur ce dernier point, Benno bokk yakaar pour sa part, a réitéré la position du régime de Macky Sall sur l’homosexualité, qui ne «sera jamais légalisée sous leur magistère». Quant à l’inter coalition Yewwi- Wallu, elle compte se battre pour une renégociation des contrats pétroliers et gaziers. Naantague askan wi a axé son intervention sur l’absence de financement des femmes et jeunes en assurant de plaider une fois à l’Assemblée nationale, pour l’accessibilité aux financements.
Sur les inondations, Alioune Tine a demandé aux politiques de ne pas instrumentaliser politiquement cette question mais de rechercher en commun des solutions.
Unanimement, les intervenants ont appelé les potentiels futurs députés à être à l’écoute de la population et à être proche d’elle. «Il nous a paru judicieux de créer des espaces d’écoute et d’échange pour les communautés locales, pour nous assurer que le leadership communautaire est entendu en termes de préoccupations et de besoins des futurs élus. D’où le concept de «Yobballi député». C’est à dire qu’un message que l’on voudrait faire entendre aux prochains représentants de nos communautés», a déclaré Khar Ndiaye, Directrice d’Oxfam au Sénégal.