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LES RIVERAINS DU QUARTIER DE SONKO CRIENT LEUR RAS-LE-BOL

C’est dans un contexte particulier que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, a comparu hier devant le doyen des juges d’instruction (Dji), Oumar Maham Diallo. En plus d’un important dispositif sécuritaire déployé dans les artères de la capitale, toutes les rues menant à la cité Keur Gorgui , plus particulièrement au domicile de Ousmane Sonko, ont été barricadées par les forces de sécurité, perturbant ainsi les déplacements des populations. Déplorant cette situation, de nombreux riverains ont crié leur ras-le bol et appelé la justice à vider le plus rapidement possible le dossier Sonko-Adji Sarr.

Des dizaines de barrières policières érigées, des véhicules remplis d’éléments de la Gendarmerie, du Groupement d’Intervention Mobile (Gmi) et de la Brigade d’Intervention de la Police (Bip) stationnés devant toutes les voies menant à la cité Keur Gorgui. C’est ce décor qui a prévalu hier dans toutes les rues et ruelles de la cité Keur Gorgui. Armées jusqu’aux dents, les forces de défense et de sécurité, appuyées par des Asp, font des patrouilles dans les principales artères de la capitale. Elles ont reçu l’ordre d’éviter tout attroupement et surtout de ne laisser personne accéder à la maison du leader de Pastef. Une instruction jugée sévère par certains riverains à l’image de Khadim Guèye. Employé à la «Brioche Dorée» située à moins de 100 mètres du domicile du maire de Ziguinchor, le jeune homme dénonce l’excès de zèle des forces de l’ordre. Depuis 7h du matin, il peine à rejoindre son poste. «J’ai fait plus de 6 rotations, je n’arrive toujours pas à accéder à mon lieu de travail. Je me suis même présenté à leur chef, mais il refuse de m’écouter», se désole Khadim qui juge inutile le déploiement de tout ce dispositif pour une simple audition. «Toute cette mobilisation pour une seule personne, c’est inutile ! On dirait qu’ils sont venus cueillir un criminel. Une convocation ne devrait pas ameuter toute la population, jusqu’à empêcher certains de vaquer à leurs occupations, d’autant que cette personne avait carrément demandé à ses partisans de ne pas sortir», fulmine Khadim Guèye

Embouchant la même trompette, Alassane Cissé a exhorté les hommes politiques à avoir raison garder. «Les acteurs politiques nous pompent l’air, ils nous prennent en otages pour leurs propres intérêts. A cause d’une affaire privée, ils ont bloqué tout le pays, beaucoup de nos concitoyens ne sont pas allés travailler. Même les devantures de nos maisons ont été bloquées et nos enfants ont peur de sortir», tonne M .Cissé qui invite la justice à vider une bonne fois ce dossier pour que les Sénégalais dépassent cette affaire qui «a été politisée par les deux camps (pouvoir et opposition). Les priorités devraient être ailleurs. Aujourd’hui, les familles peinent à joindre les deux bouts. Au lieu de se focaliser sur ces questions, nos hommes politiques préfèrent nous servir des sujets futiles», clame-t-il.

Un avis que partage Ndèye Dieng Diop. En compagnie de ses deux fils âgés respectivement de 8 et 10 ans, elle est obligée de rebrousser chemin. D’ailleurs, elle craint que la situation ne dégénère comme lors des évènements de mars 2021. «Je suis là pour déposer mes enfants à l’école, mais avec ce décor, je n’ai pas l’esprit tranquille en les laissant ici. C’est pourquoi je préfère les ramener à la maison jusqu’à ce que la situation revienne à la normale», peste-t-elle en appelant les acteurs politiques à plus de sérénité afin de ne pas semer le chaos dans le pays. «Nous sommes un Etat très respecté dans le monde, particulièrement dans la sous-région, c’est pourquoi, nous devons être vigilants et continuer surtout de prôner la paix. Malheureusement, on a l’impression que certains Sénégalais ne veulent pas de cette paix. On est devenu violents et arrogants», se désole Madame Diop.

«LES EVENEMENTS DE MARS DE 2021 NE DEVRAIENT PLUS SE REPRODUIRE»

A l’image de la cité Keur Gorgui, l’université Cheikh Anta Diop est sous forte surveillance policière. En plus de deux camions remplis d’éléments du GMI, deux véhicules blindés sont garés sur le rond-point de l’avenue Cheikh Anta Diop. A l’entrée de la grande porte, des dizaines d’éléments de sécurité du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (Coud) veillent au grain. Seuls les étudiants et les personnels sont autorisés à accéder à l’intérieur des campus. Une décision que jugent salutaire certains étudiants. Parmi eux, Seydina Dièye, étudiant en Licence 3 à la Faculté des Lettres. Assis juste devant le vendeur du café, il trouve très normal que les autorités déploient cet important dispositif sécuritaire. «Les étudiants ne devraient pas être de la chair à canon pour les hommes politiques. C’est normal que l’Etat prenne les devants, parce que les événements de mars 2021 ne devraient plus se reproduire. Et l’Etat ne l’a pas fait pour ou contre Ousmane Sonko, mais pour sécuriser les Sénégalais afin qu’ils puissent vaquer librement à leurs occupations et renter chez eux sans être inquiétés», affirme Seydina Dièye, étudiant en L3.

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