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DANS L’ATTENTE DE LA FORMULE MACKY

De nombreuses et diverses options s’offrent au chef de l’Etat pour avoir une majorité absolue et faire voter ses réformes et autres projets de loi à l’Assemblée nationale. Même une distribution assez équilibrée des postes du bureau de l’Assemblée nationale avec une partie de l’opposition n’est pas à exclure. Tout dépendra de l’approche que le locataire du Palais, qui a démontré dans le passé ses capacités de négociateur auprès de ses adversaires politiques, adoptera.

Difficile de dire quelle approche le chef l’Etat va adopter pour contrôler de l’Assemblée nationale et réussir à faire passer ses réformes et autres projets de loi. Les options qui s’offrent au chef de la majorité sont nombreuses et variées. Même s’il a la majorité des députés dans son camp, le président Macky Sall ne devrait pas écarter l’option d’un vrai dialogue au niveau de l’Hémicycle avec le camp d’en face. Un dialogue qui devrait se traduire par une répartition assez équilibrée des postes du bureau de l’Assemblée nationale. La coalition au pouvoir, par l’entremise de son chef, devrait être en mesure de faire de grandes concessions à l’opposition en laissant celle-ci occuper des postes de vice-présidents, la présidence de la stratégique commission des finances, une première dans l’histoire politique du Sénégal, et d’autres postes de présidents de commissions et de secrétaires élus.

Casser la dynamique unitaire de Yewwi-Wallu

La première option, qui n’est pas de moindre importance, consisterait pour le chef de l’Etat à chercher à casser la dynamique unitaire qui anime actuellement l’inter-coalition Yewwi-Wallu. Démarcher Wallu en remettant sur la table les retrouvailles de la famille libérale, mais aussi convoquer de nouveau la volonté proclamée des Libéraux, du temps de la première alternance, de régner sur le pays pendant 50 ans, ne seraient pas saugrenues comme idées pour le premier des Sénégalais. Tout en sachant que le dossier de l’amnistie de Karim Wade est bien gardé au chaud par Me Abdoulaye Wade et ses camarades.

La deuxième option pour avoir une mainmise définitive sur la place Soweto, demeure de décrocher l’un des trois députés élus hors de l’inter-coalition. Même si ici, les marges de manœuvre du Président Macky Sall semblent trop étroites. Puisqu’aux yeux de nombreux observateurs, négocier avec l’ex-Président du Sénat afin de lui offrir le poste stratégique de président de l’Assemblée nationale et par ricochet le rang de deuxième personnalité de l’Etat semble être l’option la plus sérieuse pour le pouvoir. Tout dépendra des capacités de persuasion du Président Macky Sall. Mais aussi de l’intérêt que suscite le poste pour l’ancien maire de Dakar, au regard de la situation politique actuelle. D’où le caractère inédit de la démarche politique relative à cette probable option du régime.
Autre député, autre choix : la tête de liste de Aar Sénégal. Thierno Alassane Sall (TAS), pour ne pas le nommer, ne semble pas être une option sérieuse pour le régime, au regard de sa trajectoire dans la vie publique au Sénégal. La manière dont il avait quitté le gouvernement dirigé alors par Mahammed Boun Abdallah Dionne, ses diatribes contre le régime en place tout comme l’engagement, l’activité et la détermination dont il a fait montre pendant 21 jours de campagne électorale aux côtés de ses alliés, n’incitent pas à croire que TAS va tourner casaque après sa première élection à un mandat de député.

Approcher le nouveau parlementaire, Pape Djibril Fall de la coalition ‘’Les Serviteurs’’, afin de s’octroyer une majorité absolue ne pourrait pas, non plus, être concluant pour les tenants du pouvoir. Le journaliste vient d’être porté à l’Hémicycle pour sa première participation à une élection nationale. Avec sa fougue de jeunesse dans la faune parlementaire, il devrait songer normalement à mener à bien sa nouvelle mission de représentant du Peuple afin de se donner – qui sait – des chances de se projeter vers la future échéance électorale : la Présidentielle de 2024.

Débaucher des parlementaires de l’opposition

Chercher à débaucher des parlementaires, à l’image de ce que le pouvoir a jusqu’ici eu à faire avec les maires et autres élus locaux et responsables politiques de l’opposition, ne serait pas à exclure. Le régime en place n’aura aucune difficulté majeure à aller dégarnir les rangs de l’opposition parlementaire significative. Il se dit même que des nouveaux députés de Yewwi askan wi (Yaw), partisans de Serigne Mansour Sy Djamil, qui a rejoint au début de la campagne le camp présidentiel et appelé au vote-sanction de Yaw, pourraient être démarchés par le pouvoir afin de grossir ses rangs au sein de l’Hémicycle.

Le bémol est que cette pratique est réprouvée par les électeurs, qui viennent de l’exprimer à travers les urnes. Le but de la manœuvre étant toujours pour la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) de se donner plus qu’une simple majorité relative : une majorité absolue.

En tout état de cause, on n’est pas en face d’un véritable casse-tête présidentiel. Il faudra s’attendre à des surprises, vues les capacités de négociateur du locataire du palais de l’avenue Senghor et des ressources et pouvoirs dont dispose Macky Sall. En homme habile qui a toujours su cacher son jeu, le Président Macky Sall pourrait trouver le moyen de résoudre cette véritable équation à plusieurs inconnues qui se présente à lui. Il l’a prouvé, dans le passé, en prenant de court tout son monde lors du remaniement ministériel de novembre 2020 avec l’entrée de ministres membres de Rewmi dans le gouvernement et la nomination de Idrissa Seck comme président du Cese.

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