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IL ACHÈTE DES BIJOUX VOLÉS D’UNE VALEUR DE 40 MILLIONS FCFA À 900 000 FCFA

Ibra Guèye est traîné en justice par Ibrahima Guèye pour recel de bijoux et de manchettes en or d’une valeur de 40 millions de nos francs. Le prévenu qui risque un an de prison ferme sera édifié sur son sort le 29 juillet prochain.

En voulant plus, on risque de tout perdre. Ibra Guèye, bijoutier de son état, ne va pas démentir cet adage. Il ressort des débats d’audience du tribunal des flagrants délits de Dakar que tout est parti de la fugue de Malick Guèye, fils du plaignant Ibrahima Guèye. Le 22 mars dernier, il avait volé une montre et un bracelet appartenant à sa mère. Il est revenu à charge le 28 mars 2022, à l’insu de tous les membres de sa famille, pour dérober d’autres bijoux et des boutons manchettes avant de s’évaporer dans la nature. Après quelques jours d’investigations, le père finit par retrouver son fils non loin des deux voies de Liberté 6. Alors, son fils lui confie avoir cédé les bijoux à un bijoutier du nom de Ibra Guèye à 500.000 FCFA. L’enquête a permis l’interpellation du mis en cause le 4 avril dernier. Devant les enquêteurs, le bijoutier a confirmé avoir acheté l’ensemble des biens à 900.000 FCFA auprès de Malick Guèye.

Attrait hier au tribunal de grande instance de Dakar pour recel de bijoux et de manchettes en or d’un montant de 40 millions FCFA, Ibra Guèye a nié ces accusations qui pèsent sur lui. Néanmoins, il confirme que c’est le fils du plaignant, Malick Guèye, qui lui a vendu cinq montres. «Et ce jourlà, il était accompagné de son ami Fabrice qui est un client. Je lui ai réparé d’abord une chaîne.Il m’a par la suite expliqué qu’il a hérité des montres de sa défunte mère, depuis trois mois. Ce sont des montres en cuir serties d’or», ditil. Pour se dédouaner, le prévenu estime avoir acheté de bonne foi. Il poursuit: «Malick est en classe de Terminale, il est majeur. Il a affirmé devant les enquêteurs s’être servi de l’argent pour se payer de la drogue. J’ai fondu les bijoux un mois plus tard, avant de les céder à 1,4 million de francs. La partie civile veut me faire condamner alors que je suis un soutien de famille. J’ai offert la montre acier à un ami», s’est-il défendu. D’après Fabrice, l’ami de Malick, celui-ci était parti récupérer son argent auprès du prévenu. Le juge lui fait savoir que cela prouve à suffisance qu’il est un complice. «Avant le vol, Malick s’est concerté avec toi. On ne peut pas poursuivre ce dernier puisque son père a retiré sa plainte contre lui», a renseigné le juge.

De son côté, la partie civile, Ibrahima Guèye, expert-comptable de formation, révèle que sa femme a rendu l’âme le 16 février 2022. «Ce n’est pas la première fois que le prévenu comparait pour recel ou vol. C’est un multirécidiviste. Les 5 boutons de manchette coûtent 500.000 Fcfa l’unité. Il savait très bien l’origine des biens. La valeur des sept montres est de 40 millions FCFA. C’est moi qui ai acheté toutes les montres. J’ai acquis la première montre en 1997. Les autres entre 2007 et 2022. J’avais entamé une médiation pénale. Comme c’est mon fils qui est à l’origine des faits, Je lui ai réclamé 20 millions de francs», a demandé M. Guèye en guise de dommages et intérêts.

Dans son réquisitoire, le parquet a soutenu que le prévenu ne pouvait pas ignorer l’origine frauduleuse des biens. « Nous ne sommes pas en présence d’un profane. Il a acheté l’ensemble des biens à 900.000 FCFA. On est en présence d’une partie civile qui ne veut pas se faire de l’argent. Elle a réclamé la moitié du préjudice parce qu’elle estime que son fils est aussi coupable. Le mis en cause a fréquenté le marché Sandaga au moins pendant 15 ans», a déclaré le maître des poursuites qui a requis un an de prison ferme.

Assurant la défense du prévenu, Me Abdoulaye Tall souhaite que la partie civile prouve le montant invoqué. «En matière de recel, il y a toujours de l’exagération sur le prix. Il n’est pas un élément à abattre. Son épouse vient de lui donner un cadeau de la vie», a souligné Me Tall qui plaide une application humanitaire de la loi.

Son confrère, Me Ndiack, a ajouté que leur client est un homme honnête et sérieux. «Je l’ai connu il y a dix ans. Et il a perdu son frère, il y a six mois. Il s’est toujours battu pour subvenir aux besoins de sa famille. Je vous demande de faire preuve de mansuétude», a-t-il sollicité. Délibéré au 29 juillet prochain.

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