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LE SENEGAL VEUT DES EXPERTS PETRO-GAZIERS BIEN FORMÉS

L’Afrique regorge de ressources naturelles dans son sol et sous les fonds sous-marins africains. Ce qui devrait assurer la souveraineté énergétique du continent dans la rentabilité. Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie, évoqué par le chef de l’Etat, même si l’Afrique exploitait toutes les découvertes gazières, estimées à plus de 5000 milliards de mètres cube sur 30 ans, le cumul de toutes ces émissions représenterait à peine 3,5% des émissions de Co2. Ce qui est d’ailleurs une thèse maximaliste, d’après le président de la République, puisqu’on ne peut exploiter en même temps pendant 30 ans. Pour lui, le débat sur le climat ne se pose plus, même s’il faut continuer à défendre l’exploitation des ressources énergétiques pour une transition énergétique. Le vrai défi, d’après Macky Sall, c’est d’assurer les meilleures conditions pour l’exploitation de ces ressources.

Pour ce faire, le président de la République prône la formation des ressources humaines qualifiées à tous les niveaux, afin de maîtriser le savoir et le savoir-faire dans ce domaine si complexe des hydrocarbures. Il cite à titre d’exemple, les soudeurs sous-marins, les ingénieurs, les experts financiers, les comptables, les fiscalistes et les experts des contrats, entre autres. «Toujours on nous oppose nos contrats. Au moment de les signer, on a toujours des volontaires qui sont très prompts à voyager, à aller signer et revenir sans aucune mesure d’accompagnement pour protéger les intérêts de leurs pays, ils engagent l’Afrique sur des décennies», dénonce Macky Sall. Il invite les signataires à respecter leur signature en s’entourant de toutes les garanties puisqu’ils engagent dans leurs actes, les intérêts vitaux de leurs pays. «Nous devons former ces cadres dans la négociation de contrats complexes», a déclaré le président de la République.

D’ailleurs, rappelle-t-il, lors de la rencontre du G7 en 2014, il y avait une décision qui consistait à accompagner les Africains en les dotant de tout l’accompagnement juridique nécessaire dans le projet intitulé Connexe. L’idée était d’éviter aux pays africains, de signer des contrats pétroliers à l’aveuglette. «On est ingénieur, on veut signer des contrats en juridique, cela n’a pas de sens. On a beau être le meilleur des ingénieurs, on n’est pas qualifié pour avoir la subtilité juridique d’un contrat complexe. A chacun son métier et il faut que nous formions nos gens de manière pointue», appelle Macky Sall. Qui dit que c’est tout le sens de la création de l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg), qui doit continuer à élargir les filières de formation.

Au-delà de continuer à développer le contenu local, l’autre enjeu reste la diversification des partenaires. Le monde étant devenu multipolaire, le président de la République invite à diversifier les partenaires, mais surtout à partir des partenariats gagnant-gagnant. Cela, en travaillant ensemble, les compagnies avec leurs technologies, les capitaux, les pays avec leurs ressources ; le tout pour un intérêt partagé. Macky Sall informe avoir été choqué il y a quelques mois, lorsqu’à Strasbourg, les pays industrialisés ont décidé, de manière unilatérale, qu’il n’y aurait plus de financement à l’étranger pour les énergies fossiles, même peu polluantes, comme le gaz, en se réservant le droit de continuer l’exploitation locale de leurs sources même si c’était le charbon. Ce qui était un coup mortel qui devait être porté au continent africain et lui, le président de l’Union africaine, a dénoncé là où il fallait le dénoncer. «Cette décision injuste et inéquitable pourrait gravement porter atteinte à nos objectifs de compétitivité économique et d’accès universel à l’électricité. Au moment où 600 millions d’Africains sont sans électricité alors même que nous contribuons pour moins de 4% aux émissions mondiales de Co2», condamne M. Sall.

Questionnement autour de l’intérêt porté sur les énergies renouvelables

Il salue la nouvelle dynamique plus consensuelle sur la transition énergétique, qui a vu le jour grâce aux événements géopolitiques. «Il faut s’en réjouir parce que là au moins, la raison est revenue. Mais, il nous faut continuer la défense des intérêts africains dans la perspective de la Cop27 en Egypte», appelle Macky Sall.

Il invite les intellectuels, surtout les scientifiques et les ingénieurs africains, à ne pas suivre sans questionnement les thématiques qui sont dégagées. «Pourquoi subitement tout doit tourner autour des énergies renouvelables ? Pour une transition énergétique, il faut d’abord avoir de l’énergie. La transition, c’est pour ceux qui ont de l’énergie, mais vous n’avez pas d’énergie, en plus avez plus de 600 millions de concitoyens qui sont encore à la bougie, on vous embarque dans des transitions, on va faire des thèses là-dessus, financer quelques laboratoires dans nos universités et on va tuer l’essence même de la maîtrise de nos ressources naturelles que sont le pétrole et le gaz», argumente le président de la République.

Par ailleurs, le Sénégal fait du mix énergétique et est à 31% de la production énergétique re¬nouvelable. On ne peut donc pas nous donner des leçons là-dessus puisque, selon Macky Sall, très peu de pays développés vont atteindre ce taux d’ici 10 ans.

«Nos universitaires et scientifiques doivent avoir une conscience claire des perspectives qui sont devant nous sur ces sujets», interpelle-t-il.

Le thème de la 2e édition de la conférence Msgbc porte sur le futur du gaz naturel et la croissance à travers l’investissement stratégique et la réglementation. En posant cette problématique, indique le chef de l’Etat, il s’agit de mettre en évidence la logique qui sous-tend nos projets gaziers en tant que sources principales d’énergie et de revenus. Macky alerte sur le piège qu’il décèle à ce niveau. «Sources principales d’énergie et de revenus et lorsqu’on parle que du Gnl gaz naturel liquéfié, il ne faut pas que tout notre gaz soit destiné à l’exportation pour d’autres pays, on ne va rien régler.»

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