ME PAPA LAÏTY NDIAYE PASSE LE TÉMOIN À ME MAMADOU SECK
La cérémonie de passation de charges entre le Bâtonnier sortant Me Papa Laïty Ndiaye et le Bâtonnier entrant Me Mamadou Seck, a eu lieu ce mardi dans un hôtel de la place. Dans son discours, le bâtonnier sortant a remercié tous les avocats de ce pays qui l’ont permis d’être leur porte-parole pendant 3 ans. « J’ai peur de dire que je suis le patron des avocats. Ils ont fait le même honneur au président Mamadou Seck. Aux uns et aux autres je demanderai pardon. Cette requête ne contient pas forcément l’aveu d’une faute ou d’un errement quelconque. Il exprime la reconnaissance de la faillibilité de chacun et de chacune de nous, moi y compris. Par ailleurs, je n’ai jamais posé ou commis le moindre acte par méchanceté, intention de nuire, calcul mercantile, désir de barrer ou intérêt personnel. Et j’accorde mon pardon à toutes et à tous », a dit Me Leyti Ndiaye.
Faisant son bilan, le bâtonnier a déclaré : « j’ai passé trois années intéressantes, instructives à tout point de vue. J’ai passé trois années difficiles que mon bilan aurait pu s’arrêter à mes cheveux blancs. Être bâtonnier c’est une entreprise à feu continu. Être un bâtonnier en temps de Covid, c’est être un bâtonnier de la Covid. J’ai été un bâtonnier de la Covid. (…) j’ai dû faire face à cette adversité en consolidant les acquis comme la protection sociale des avocats mise en place par les bâtonniers qui m’ont précédé, le fonds d’aide aux avocats, l’école des avocats, le rayonnement international de notre barreau, … ».
S’adressant au nouveau bâtonnier, la robe noire a soutenu : « je vous dis bon courage. Il s’agit d’une mission exaltante. Vous vous sentirez quelquefois seul. Parfois aussi vous vous sentirez revigoré par le caractère sacré de votre mission ».
Prenant la parole à sa suite, Me Mamadou Seck, le nouveau bâtonnier se dit très ému à cet instant précis. « Ce moment n’est pas banal dans la carrière professionnelle d’un avocat. Comprenez donc la charge émotionnelle du moment. Nous appartenons à un seul ensemble, l’institution judiciaire, dont le rôle premier est de rendre la justice. Pour ce faire, nous sommes continuellement en interaction », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « cependant, nous sommes témoins d’une confrontation majeure entre les institutions et les citoyens. Laquelle n’épargne pas la justice. Dans une société qui rejette même le principe de l’autorité tout en revendiquant avec apprêté les triomphes du droit subjectif illimité. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir la justice être constamment sollicitée pour trancher (…). Nous devons donc la préserver et la défendre en nous rappelant le sens de vertu et la justice. Nous devons faire preuve d’une rigueur et d’une déontologie sans faille dans le respect de nos serments. La justice est aussi une administration qui se doit d’être performante. Donc, il faut un dialogue entre les différents acteurs. C’est pourquoi le barreau est à la disposition de la magistrature pour accompagner la transformation institutionnelle de l’appareil judiciaire en liant avec tous les autres acteurs de la justice ».
Venue présider ladite cérémonie, Me Aissatou Gassama, représentante du garde des sceaux, a rappelé le rôle de l’avocat. Selon elle, la robe noire occupe une place très importante dans la société. Il est un personnage multidimensionnel et multi-facette. Défenseur de toutes les causes celles qualifiées de noble comme celles indéfendables. Défendeur des libertés du faible, du riche comme du besogneux, de la veuve et de l’orphelin, etc. L’avocat, selon elle, concourt au fonctionnement du service public, de la justice dont il est l’un des acteurs majeurs. « Le passage de charge dans le bâtonnat marque la fin d’une ère et le début d’une autre. M. le bâtonnier sortant Me Pape Leyti Ndiaye, trois années peuvent paraître très peu pour achever tous les chantiers d’un ordre professionnel tel que celui des avocats. L’action de l’être humain ne s’inscrit que dans la temporalité et ce n’est pas nécessairement que dans la durée dans l’exercice d’une fonction qu’on laisse une marque indélébile. Votre mission devait s’achever aujourd’hui. Vous avez accompli votre part du travail dans la construction d’un ordre des avocats moderne et respecté », a-t-elle dit.
Parlant du bilan de Me Leyti Ndiaye, elle a indiqué que : « vous avez réussi à instaurer une plus grande discipline dans la profession. Sans avoir eu besoin d’user du bâton symbole de votre fonction et attribut de votre impérium en témoigne la communication des avocats, le respect et la considération de vos confrères et consœurs, votre civilité, votre affabilité et votre sagesse ne sont certainement pas étrangers. Vous êtes crédité aussi de la bonne organisation de la tenue de l’examen d’aptitude au barreau. C’est le lieu de saluer aussi la collaboration franche que vous avez eu avec le ministère de la justice dans l’organisation de cet examen. C’est sous votre magistère que s’est matérialisée l’attribution à l’ordre par l’Etat du Sénégal d’un terrain d’un hectare à Diamniadio pour l’édification de l’école des avocats accompagnée par une importante contribution financière pour sa construction. Ceci traduit l’importance que le chef de l’Etat accorde à cette profession. Votre bilan est loin d’être exhaustif ».