IL FAUT DES VERROUILLAGES JURIDIQUES CONTRE LA VENTE DES SUFFRAGES ET PARRAINS
«Un traitre est plus dangereux qu’un fou», nous dit l’adage. Cela s’adapte aisément à certains leaders politiciens sénégalais dans un contexte électoral. Le Peuple sénégalais est habitué, au lendemain d’une élection ou après les parrainages, à recevoir un comportement perfide en cadeau. Cette médiocre pratique de la politique sans conviction n’est que ruine à la démocratie et la transhumance en est sa maladie qu’il faut guérir à tout prix.
Au Sénégal depuis quelques années, nous assistons à la vente des suffrages du Peuple. Après chaque processus de parrainage ou d’élections, le suffrage du Peuple est détourné ou vendu au parti au pouvoir. Cet acte de vente de certains leaders témoigne de l’irrespect du choix du peuple-militant pour s’adjuger des postes de nomination. La recherche de profils, d’intérêts personnels et d’avantages conduisent ces monstres politiciens à rejoindre les juteux marécages des crocodiles palustres. Le choix du Peuple est ainsi trahi.
Au Sénégal, le peuple-militant a toujours misé sur certains leaders en défaveur d’autres tout en étant convaincu que ces derniers vont lui apporter le changement et asseoir un processus de transparence et de redistribution des richesses. Ce même Peuple déchante toujours. En effet, les politiciens, voulant se faire élire, promettent au Peuple, un virage social alors qu’ils complotent contre lui pour mieux embrasser le parti au pouvoir. Comment pouvez-vous qualifier l’appetizing dont a fait montre Pape Diop pour ne pas le citer en s’alliant à Bby ? Respecte-t-il le peuple-militant ayant porté sa voix sur lui. Quelle trahison !
Face à ces attitudes de trahison déconcertante, insolente et impertinente, seul le Peuple souverain et un cadre réglementaire peuvent stopper ce fléau. Si à l’Assemblée nationale, Wade a réussi à régler la question de la transhumance des députés par la perte du mandat, il faut noter que cela ne s’applique pas sur tous les postes électifs. La démocratie c’est le pouvoir du Peuple qui élit en son sein des représentants pour lui-même. Donc comment pouvez-vous comprendre qu’une autorité rejoigne une coalition autre que celle où elle était investie et élue, où des moyens ont été mis pour son élection. N’est-ce pas là du servage et une atteinte au Peuple ?
Pour mettre fin à cette atteinte et valoriser son choix, le Peuple doit avoir le courage de voir la vérité en face. Il doit être plus regardant dans le choix des hommes et femmes auxquels il confie son espérance d’une part, et d’autre part, il faut un cadre juridique qui réglemente à travers des lois protectrices du choix du Peuple et un verrouillage juridique contre la vente des suffrages et parrains.
Aujourd’hui, en l’absence d’un cadre juridique qui verrouille ces agissements, la responsabilité du Peuple est grande. Nous préférons en général le politicien qui plante un décor séduisant à celui qui éclaire d’une lumière crue les problèmes de notre société. Certes nous dénonçons le menteur balourd et traitre, mais nous choisissons de faire confiance au prestidigitateur tout en sachant son comportement et son histoire politique de traitre, nous préférons les choisir tout en espérant un changement d’attitude de leur part. A vrai dire, le spectacle est toujours désolant après chaque élection dans ce pays.
En somme, la démocratie repose sur le droit des citoyens à la vérité. Elle est un contrat entre citoyens et élus : les premiers confient aux seconds les rênes du gouvernement. Pour avoir des hommes justes de la République, il faut des hommes de conviction. Hélas cette race se fait rare dans l’échiquier politique du Sénégal. Devons-nous rester les bras croisés face aux politiciens qui portent nos voix dans l’animalerie des postes ?