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LES HABITANTS EXIGENT LA FINITION DES TRAVAUX

Les fortes pluies enregistrées ces derniers jours avaient plongé dans la hantise des inondations certains Sénégalais, plus particulièrement les habitants des Parcelles Assainies Unité 3, Unité 2, de Camille Bass ainsi que ceux de la cité des Enseignants et Aïnoumadi, quartiers situés à Keur Massar. Constatant cependant une nette amélioration par rapport aux deux années précédentes, les habitants de ces quartiers exigent le renforcement des motopompes et surtout la finition des travaux.

Contrairement aux deux dernières années pendant lesquelles des véhicules de la Gendarmerie et de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers étaient mobilisés à côté des motopompes et des canots de sauvetage, cette année, la voie qui mène vers Jaxaay n’a pas connu ce décor. Selon le délégué de quartier de Camille Basse, les travaux d’ouvrages destinés à lutter contre les inondations dans la banlieue de Dakar ont été payants.

En effet, Mamadou Sène trouve que la situation des inondations de cette année est moins grave que celles des années précédentes. «Certes, on avait tous peur dès les premières gouttes de pluie, mais il faut reconnaître que les travaux ont fortement atténué les dégâts. L’année dernière à cette période, j’étais sur le terrain, mais aujourd’hui, vous m’avez trouvé chez moi. Cela montre que la situation n’est pas trop catastrophique», indique le délégué de quartier. N’empêche, il invite les autorités à accélérer les travaux. «Elles doivent surtout fermer les égouts pour éviter que le sable ou les ordures bloquent les canaux», souligne Mamadou Sène. Contrairement à notre premier interlocuteur, Osseynou Fall déplore le manque de motopompes dans certains quartiers.

Ainsi, il demande à l’Etat de renforcer les moyens, notamment les motopompes dans les quartiers. «C’est très regrettable de voir des familles ou des bonnes volontés se cotiser pour acheter des motopompes, alors que l’Etat devrait mobiliser les moyens nécessaires pour nous aider», tonne Ousseynou Fall. Un sentiment que partage sa colocataire répondant au nom d’Aïssata. Cette quadragénaire et mère de famille fait face, depuis 4 ans, à la furie des eaux de pluies. Chaque année, elle vivait le même calvaire avec sa famille. «Heureusement que cette année, la situation s’est beaucoup améliorée. Avec les premières pluies, j’ai eu une grosse frayeur au ventre. Toute la devanture de la maison était totalement remplie d’eau. Avec l’aide des jeunes du quartier, les eaux ont été dégagées », explique cette habitante de l’Unité 3 des Parcelles Assainies. Elle appelle les autorités à appuyer les quartiers en matériel et en essence et à renforcer les motopompes.

A l’image des quartiers Camille Bass et de l’Unité 3, les fortes pluies ont semé un désarroi à la cité Enseignant et Aïnoumadi 1. Quelques jours seulement après son ouverture à la circulation, l’autopont de Keur Massar, dont l’objectif est d’améliorer la mobilité urbaine de ce département populeux, est décrié par les habitants de ces deux quartiers qui se sont retrouvés prisonniers des eaux, après les pluies diluviennes. «Ils ont construit le pont sans prévoir de canalisations pour nous. Conséquence : les eaux de ruissellement provenant de l’ouvrage se sont déversées directement dans nos maisons. N’eût été la mobilisation des jeunes, beaucoup de familles seraient obligées d’abandonner leurs maisons», soutient un habitant de la zone.

Poursuivant, il déplore le manque de pragmatisme des autorités qui ont bâclé le travail sans aucune mesure d’accompagnement. «Il est très bon de construire un autopont pour soulager les populations, mais si les autorités avaient fait les études préalables, on n’allait pas se retrouver dans cette situation», ajoute notre interlocuteur qui invite cependant les autorités à rectifier le tir pour éviter une pareille situation lors des prochaines pluies. «Nous n’avons toujours pas l’esprit tranquille. Nous craignons que les prochaines pluies nous causent beaucoup de dégâts», alerte-t-il.

A LA STATION DE KEUR MASSAR, LES ROUTES TOUJOURS INONDÉES…

Chauffeur de taxi-clando sur l’axe Keur Massar-Jaxaay, Seydina vit la même psychose. Assis en attendant son tour pour le départ, il est obligé de garer sa voiture à chaque fois qu’il pleut pour éviter d’abimer son moteur. «Depuis la dernière pluie, les routes sont impraticables. Beaucoup de chauffeurs ont garé leurs voitures pour éviter de bousiller leurs véhicules», affirme Seydina qui relève une négligence de la part des autorités. «A défaut de la canalisation, les autorités communales devraient au moins déployer des camions de vidange pour permettre aux populations de vaquer à leurs occupations en cas de pluies. Mais les routes sont toujours inondées et rien n’a été fait depuis lors», se désole le chauffeur de taxi clando. Le même décor inquiétant est noté à la station de Keur Massar. Malgré la présence de quelques motopompes, la route qui mène vers la mairie ne désemplit toujours pas. Les passants sont obligés de faire de nombreux détours pour vaquer à leurs occupations. C’est le cas de Fatima Ndiaye qui devait se rendre au marché. «On n’a même pas envie de sortir de chez soi. Regardez ces eaux ! On dirait qu’on n’a pas d’élus !» peste notre interlocutrice. Elle invite ainsi les autorités communales à faire un minimum d’efforts pour dégager les eaux. «On vit chaque année la même situation, parce que nos autorités ne prennent pas de précautions. Elles attendent qu’une situation se produise pour faire leur cinéma», fulmine Fatima Ndiaye.

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