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LES TRAVAILLEURS DE EXPRESSO SÉNÉGAL RUENT DANS LES BRANCARDS ET INTERPELLENT L’ARTP

La connexion n’est plus au beau fixe entre les travailleurs de Expresso Sénégal et la Direction générale. Pour cause, les agents reprochent à leurs supérieurs hiérarchiques d’opérer des licenciements abusifs au moment où la boite a relevé son chiffre d’affaires de 16% par rapport au dernier semestre. face à cette situation qui occasionne une baisse de 10% de la masse salariale, la section Unsas de l’opérateur de téléphonie compte entamer une action de protestation à la mesure de l’agression et demande à l’Autorité de régulation des Télécommunications et Postes (Artp) de procéder à une évaluation du cahier de charges et à la tutelle technique de revoir les clauses du contrat avec l’implication des représentants des travailleurs.

Au lendemain du renouvellement de sa licence après 14 ans d’exploitation au Sénégal, le groupe Sudatel/Group d’origine soudanaise fait face à une tension interne entre les travailleurs de la boîte et la Direction générale. Les premiers reprochent à leurs dirigeants de procéder à des licenciements abusifs alors qu’elle connaît des performances. «A la surprise générale, la société Expresso a entamé depuis le 25 juillet 2022, une procédure de licenciement collectif du personnel, pour motif économique, arguant du prétexte d’avoir cumulé des pertes avoisinant 14 milliards sur les revenus et 5, 9 milliards Fcfa sur capitaux propres durant les trois exercices de 2019 à 2021, période qui a coïncidé avec la crise sanitaire de la Covid-19 », ont dénoncé les travailleurs hier, face à la presse.

Pis, ils renseignent que le plan d’ajustement préconisé vise à réduire les revenus des travailleurs à travers la compression des effectifs dont la masse salariale ne représentait que 12% des charges totales qui passent actuellement en 2022 à 9% . De ce fait, ils réfutent les arguments avancés par la direction générale pour justifier les mesures envisagées et qui, selon eux, contrastent avec la réalité des faits. D’autant plus qu’ils affirment que la direction a refusé de partager les états financiers afin de partager avec les délégués du personnel les informations économiques et financières de la société conformément aux dispositions de la charte nationale sur le dialogue social, ainsi que le pacte national de stabilité sociale d’émergence et la déclaration des principes tripartite de l’Oit sur les entreprises multinationales et la politique sociale de 2017. Un refus que les travailleurs ne semblent pas accepter puisqu’ils comptent s’opposer par tous les moyens.

A cet effet, ils interpellent les autorités du pays sur cette situation, afin « qu’elles ne tombent pas dans le piège de ce groupe et à ne pas céder à cette supercherie car il n’y a aucune difficulté financière qui puisse justifier des suppressions d’emplois dans ce contexte, avec toutes les faveurs qui leur ont été accordées. A en croire la section Sutsas, la société ne dispose que de cent 128 employés et 56 cadres parmi lesquels 18 sont des expatriés dont la composante essentielle est constituée de consultants pour monter des opérations circonspectes. Par ailleurs, elle fait appel à des sociétés de placement mettant à leur disposition des agents, ce qui constitue selon eux un modèle achevé de dumping social et la société en compte 80.

Mieux, poursuivent-ils, à l’heure actuelle, des recrutements ont été opérés. « Ce qui démontre à plus d’un titre le non-fondé du motif invoqué, Expresso ne traverse aucune difficulté économique, elle a relevé actuellement son chiffre d’affaires de 16% par rapport au dernier semestre et la masse salariale a baissé de 10% en 2022 », dénonce le collège des délégués. Au moment où la liste des travailleurs licenciés ne fait que s’allonger pour des motifs fallacieux du genre insuffisance de résultats sans aucune base légale ou objective.

Ainsi, ils invitent l’Etat à veiller sur les conditions d’exploitation de cette boite. Car les travailleurs qui soutiennent avoir tout donné à cette entreprise, se disent déterminés à faire face à cette nébuleuse et n’entendent pas se faire écraser. « Nous exigeons du respect et que les choses se passent dans la transparence à travers la communication du bilan social, ce qui n’a jamais été fait. Les travailleurs unanimes vont entamer une action de protestation à la mesure de agression et demandent à l’ARTP de procéder à une évaluation du cahier de charges et à la tutelle technique de revoir les clauses du contrat avec l’implication des représentants des travailleurs », interpelle le collège des délégués.

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