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Nouveau gouvernement : le pays à l’arrêt, le gouvernement dans l’expectative, les Sénégalais retiennent leur souffle depuis un mois

Retenir son souffle en attendant « le nouveau souffle ». Les ministres attendent le verdict du locataire du Palais, qui s’apprête à remanier le gouvernement après les élections législatives. L’ampleur des changements est la principale inconnue – mais pas la seule – de ce mouvement attendu dans jours à venir.

Plus de huit mois sans Premier ministre. Ce n’est pas tout. Voilà presque un mois que le Sénégal est suspendu à la formation d’un nouveau gouvernement. Annoncé depuis le premier Conseil des ministres après les élections législatives, le remaniement tant attendu tarde encore à voir le jour. Et c’est devenu un secret de Polichinelle : l’Administration est presque à l’arrêt dans beaucoup de départements ministériels.
C’est une réalité bien perceptible. Pratiquement, il n’y a plus d’activités dans les ministères, le mien y compris. Certains ministres ne viennent même plus au bureau. Ils sont aux abonnés absents.

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les grandes éditions de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS1). Presque dans tous les ministères, ce sont les secrétaires généraux qui expédient les affaires courantes. Certains départements ministériels n’ont même plus de cabinet. C’est un vrai parfum de vacance gouvernementale.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le constat sur les ministres introuvables en ces temps incertains est presque unanime. Par exemple, alors que les consommateurs sénégalais sont accablés depuis quelque temps par la vie chère, la ministre du Commerce, Assome Diatta, se fait désirer. En lieu et place, c’est le secrétaire général dudit ministère et quelques directeurs qui montent au créneau pour jouer les premiers rôles. Il en est de même des ministres en chargés de l’industrie et de l’agriculture, malgré les nombreuses difficultés auxquelles font face leurs secteurs respectifs. Ces derniers sont loin d’être les seuls membres du gouvernement concernés par cette vacance de fait.

Naguère prompts à monter au créneau pour éteindre les feux, ils semblent plus préoccupés par leur sort individuel, dans ce contexte où le président de la République est appelé à redistribuer les cartes.

Épée de Damoclès sur la tête de beaucoup de ministres

En fait, bien avant même ce climat marqué par l’annonce d’un remaniement, le pays était presque à l’arrêt, à cause de la campagne électorale. Tous avaient déserté pour aller s’occuper de leur base électorale, d’autant plus que le président de la République s’est par le passé montré intransigeant contre les perdants. Avec la défaite de plusieurs responsables de premier plan, l’épée de Damoclès plane sur la tête de beaucoup de ministres.

Par ailleurs, ils sont quand même nombreux les acteurs économiques à se plaindre de retards dans le paiement de leurs factures au niveau du ministère des Finances. Si certains indexent des difficultés de trésorerie, la plupart l’imputent surtout à cette situation de non gouvernement et d’absence de Premier ministre qui plane, depuis les Législatives. Et si le chef de l’État va jusqu’au bout de sa logique, cette situation pourrait se poursuivre jusqu’au 14 septembre au moins, date d’installation de la 14e législature.

En effet, la main du Président Macky Sall tremble toujours pour apposer sa signature sur le décret de nomination du PM. Il a la hantise de procéder à un remaniement et de faire éclater sa majorité plus que précaire, qui ne tient qu’à un député.

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