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UN LOURD DEMENAGEMENT POUR LE DANTEC

Le déménagement des services de l’hôpital Aristide Le Dantec est en cours et nécessite énormément de patience. Dalaal Jamm va accueillir l’essentiel des services comme la cardiologie, la dermatologie, alors que le nouvel hôpital de Touba va recevoir une partie du service d’oncologie et l’urologie sera installée au Centre de santé de Ngor…

C’est un pan de l’histoire hospitalière qui se ferme… En attendant l’ouverture d’une nouvelle page dans deux ans. A l’hôpital Aristide Le Dantec, les ouvriers et techniciens sont en train de démonter les blocs opératoires, les appareils radiographiques, les scanners, les plateaux techniques, pour les redéployer dans les différentes structures d’hébergement provisoire des services démantelés à cause des travaux de réfection de ce centre hospitalier national centenaire. C’est un travail d’orfèvre et d’équilibrisme à faire pour éviter de rompre le suivi des malades, éparpillés dans une dizaine de structures entre les régions de Dakar et Touba.

Dalal Jamm va accueillir une grande partie des services de Dantec : il s’agit des services de cardiologie, de dermatologie, d’ophtalmologie, de la chirurgie générale, de l’onco-pédiatrie, une partie des laboratoires… Situé dans le ventre mou de la banlieue, l’hôpital Dalal Jamm augmente ainsi ses capacités d’accueil. Même si plusieurs services vont être ventilés dans d’autres structures sanitaires, entre Pikine et Guédiawaye. C’est un énorme pari, mais la situation l’impose.
Depuis le 2 août, les autorités enchaînent les réunions, échafaudent les stratégies pour trouver les meilleures options afin d’éviter que la fermeture de Le Dantec ne pèse sur les patients qui sont déjà suffisamment angoissés. «Progres-sivement, dans les semaines ou les mois qui vont suivre, il se pourrait que d’autres structures soient abritées au niveau de l’hôpital. D’ailleurs, bon nombre des patients suivis là-bas sont issus de la banlieue. Si aujourd’hui cette structure s’élargit, cela ne peut être que bénéfique pour les populations. D’ailleurs, c’était un souhait des notables, délégués de quartiers et imams de la zone», explique Moussa Sam Daff, directeur de Dalal Jamm. Par ailleurs, l’urologie sera logée au niveau du Centre de santé de Ngor, une partie du service de cancérologie va être transférée au nouvel hôpital de Touba, alors qu’une partie de la maternité sera délocalisée à l’hôpital pour enfants de Diamniadio.

A Le Dantec, c’est la course contre la montre à moins de 96h de la fermeture de l’hôpital. «Les centres de médecine spécialisée seront dans un premier temps logés dans les centres de santé, en attendant la réhabilitation du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann. Donc nous allons délocaliser les équipements, les ressources humaines pour pouvoir reprendre les activités. Aujourd’hui (hier), nous allons démonter le bloc de l’urologie et le bloc du service de chirurgie infantile, qui seront délocalisés au niveau de l’hôpital Abass Ndao mais aussi au niveau du Centre de santé de Ngor. Au niveau de l’hôpital, nous avons un plateau technique lourd et un plateau technique relativement léger. Le lourd, ce sont les scanners, la radiothérapie, etc.

Le plateau technique léger c’est pratiquement tout ce qui est composé de bloc opératoire, quelques équipements de laboratoire. Alors nous avons commencé par le plus difficile, c’est-à-dire le bloc opératoire que nous voulons démonter et réinstaller aujourd’hui (hier) ou bien demain matin (aujourd’hui) inchallah pour permettre aux services de reprendre leurs activités qu’ils ont momentanément suspendues depuis mardi», explique le directeur de l’hôpital Le Dantec, interrogé par le Sneips. Babacar Thian-doum enchaîne : «Nous avons pris la décision de délocaliser tous les services afin de permettre aux malades de poursuivre leur traitement, mais aussi de permettre aux futurs malades, si je peux m’exprimer ainsi, d’avoir un site de prise en charge. Nous avons aussi prévu d’appuyer en équipements et en ressources humaines, les hôpitaux régionaux.»

Oncologie, urologie…

Que feront les patients ? «Les malades seront redéployés dans les services qu’ils fréquentaient auparavant. Donc aujourd’hui je peux dire en wolof que «Dantec dafay toxu», mais les services reviendront après la reconstruction de l’hôpital. Les malades seront référés, ceux qui sont en train d’être suivis dans les services sont déjà informés. Chaque service va déménager avec ses dossiers des malades. Donc les malades seront contactés par les secrétaires pour venir à leur rendez-vous afin de poursuivre leur prise en charge, leur traitement.» L’annonce de la fermeture de l’hôpital Le Dantec le 14 août prochain pour sa reconstruction, avait suscité des interrogations concernant le plan de redéploiement correct des services. Le ministère de la Santé et de l’action sociale, à qui il est reproché de n’avoir pas donné des informations à ce sujet, a finalement publié un communiqué hier. Dans le document, le département dirigé par Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye informe qu’un «schéma de redéploiement des services et du personnel a été défini en collaboration avec la direction et toutes les parties prenantes dudit hôpital, ainsi que les structures sanitaires qui doivent les accueillir». Dans ce cadre, informe le ministère de la Santé et de l’action sociale, «les hôpitaux et centres de santé suivants sont identifiés pour abriter les différents services. Il s’agit : Dalal Jamm, Fann, Idrissa Pouye, Roi Baudoin, Hôpital militaire de Ouakam (Hmo), Hôpital des enfants de Diamniadio, Institut d’hygiène sociale, Hôpital de Pikine, Abass Ndao, Ahmadoul Khadim de Touba, Centre de santé de Ngor, Les Maristes, Yeumbeul, Colobane, Nabil Choucair, Baye Talla Diop, Sicap Mbao, Keur Massar, Pmi de Médina et le Hangar des pèlerins».

Lundi, en conférence de presse, des syndicalistes du secteur avaient dénoncé l’absence de plan de déménagement pour la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec. Ces derniers, qui s’inquiètent du sort des malades, se posent des questions sur le redéploiement du personnel. Selon eux, il n’y a pas de plan de déménagement «correct, fiable et acceptable», qui prend en compte aussi bien le sort du personnel que celui des malades. Des malades étaient en train d’être expulsés, d’après les syndicalistes qui avaient rejeté le plan de reconstruction de l’hôpital sur 3 ha après que les autorités ont cédé 3 ha de l’assiette foncière du Centre hospitalier universitaire Aristide Le Dantec…
Si la durée maximum de la reconstruction est estimée à 20 mois, le coût est de 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux. A terme, l’hôpital devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération.

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